Le Haut conseil de la communication de Transition (HCCT) se montre favorable au nouveau chronogramme électoral. L’instance de régulation des médias centrafricains apprécie à sa juste valeur le nouveau document publié lundi 9 novembre 2015 par l’Autorité Nationale des Elections (ANE).
Le président du HCCT, José Richard Pouambi, déclare avoir été associé aux travaux d’élaboration de ce chronogramme révisé jusqu’à sa publication.
« La décision a été prise en toute souveraineté. Je sais seulement que le Haut conseil de la communication, à l’instar des autres organes de gestion des élections, a suivi de bout en bout l’évolution de la situation puisque l’ANE rendait compte au fur et à mesure de l’évolution de la situation. Il arrive que nous participions à des réunions organisées par l’ANE, c’est pour cette raison que nous sommes parfaitement au courant de la date qui a été fixée par l’ANE. J’avoue que la date a été fixée en toute liberté, en toute souveraineté en fonction des paramètres techniques. Il n’y a eu aucune influence extérieure »
Selon José Richard Pouambi, « L’Autorité Nationale des Elections (ANE) est une institution indépendante qui ne reçoit d’influences d’aucune autre institution, ni de la part du Chef d’État, ni de la part du Premier ministre, ni de la part du Président du Conseil National de Transition ».
Tension à Bambari
Pendant que les choses se précisent au sujet des élections, des affrontements ont éclaté ce 9 novembre 2015 à Bambari, chef lieu de la Ouaka. Ils opposent des Peuhls armés à des miliciens Antibalaka. Plus d’une dizaine de maisons sont incendiées dans la ville. D’après certaines sources locales, tout serait parti de l’attaque lundi à 10 km de Bambari sur l’axe Alindao, d’un camion escorté par les éléments de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) d’Ali Ndaras, transportant des commerçants Peuhls en provenance d’un marché hebdomadaire.
« Lundi 9 novembre, trois véhicules ayant quitté le marché hebdomadaire de Bokolobo sont attaqués à 10 Km de Bambari sur la route d’Alindao par des Antibalaka. Trois personnes ont été tuées dont une femme, sept autres blessées et quatre enfants pris en otage. Un des véhicules a été incendié après que les marchandises aient été pillées. Ces Antibalaka sont allés au niveau de Akpé pour incendier leurs propres maisons afin de ternir l’image des sujets musulmans », a expliqué Oumar Tidjani, porte parole de la jeunesse musulmane de la Ouaka.
Les responsables des Antibalaka de la région parlent, eux, d’éléments incontrôlés qui seraient à l’origine de l’attaque du camion. Ils attribuent l’incendie des maisons aux éléments de l’UPC.
« Cette accusation est portée sur des Antibalaka non identifiés. Les combattants de l’UPC d’Ali Ndaras cantonnés dans le quartier Akpé ont seulement brûlé des maisons », a déclaré Marcelin Orogbo, secrétaire général de la coordination des Antibalaka de la Ouaka.
Cette énième tension a occasionné d’énormes dégâts matériels. Selon des informations, plus d’une dizaine de maisons sont déjà incendiées par ces hommes armés dans les alentours de l’hôpital régional de Bambari, obligeant la population à se réfugier à l’intérieur dudit hôpital. « Environ dix maisons ont été pillées et ensuite incendiées. Je ne peux pas donner un chiffre exact concernant les maisons éloignées de l’hôpital régional universitaire de Bambari. Les habitants sans abris ont trouvé refuge à l’hôpital », a expliqué sous couvert de l’anonymat un habitant joint au téléphone ce lundi.
La population, en détresse, lance un cri d’alarme aux autorités nationales et aux partenaires. « Je demande au Gouvernement, aux forces internationales et à tous ceux qui oeuvrent dans le cadre de la paix de ne pas oublier la population de la Ouaka », s’est lamenté cet habitant de Bambari.