La plus importante opération de secours du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) en Centrafrique est en cours. Il s’agit de la distribution d’une aide alimentaire record pour 55,000 personnes touchées par le conflit qui perturbe l’est du pays.
Les bénéficiaires sont des déplacés internes et réfugiés, dans les préfectures du Haut-Mbomou et de Mbomou.
Mme Valentina Bernasconi, chef adjointe de la délégation du CICR à Bangui explique dans un communiqué parvenu à Radio Ndeke Luka que « Les conditions de sécurité se sont détériorées dans la région, ces 12 derniers mois et que Les incursions des groupes armés sèment le chaos parmi la population civile, suscitant un sentiment généralisé de peur et de vulnérabilité qui persiste longtemps après la fin de l’attaque, ce qui perturbe fortement le cours normal de la vie. »
Ces incursions ont poussé les déplacés internes et les réfugiés congolais fuyant les violences à chercher refuge dans les villes plus importantes que sont Obo, Mboki, Rafai et Zemio, les quatre points de distribution de cette opération de secours. Évidemment, l’augmentation du nombre d’habitants provoque une hausse de la demande en nourriture, demande qui ne peut pas toujours être satisfaite.
Selon Christa Utiger, coordonnatrice du CICR chargée de la sécurité économique pour la République centrafricaine et responsable de l’opération, citée dans le même communiqué : « Plusieurs facteurs nuisent à la sécurité alimentaire dans la région. Les terres fertiles sont nombreuses, mais les violences perturbent les modes de vie traditionnels comme l’agriculture, la chasse et la pêche, les fermiers craignant souvent d’être attaqués s’ils s’éloignent de la ville pour aller travailler dans leurs champs. La production en souffre, ce qui entraîne une hausse des prix, au point que tout le monde ne peut pas se permettre d’acheter de la nourriture, même lorsqu’il y en a. »
Le CICR prévoit de distribuer des semences à ces mêmes communautés avant la saison des semailles au printemps 2011, afin de garantir que des récoltes abondantes, à l’automne, produisent suffisamment de nourriture à un prix raisonnable. La priorité est d’aider les communautés à reprendre pied.