Le vote du président de la République et des élus de la nation, tant attendu par la population et qui pourrait mettre fin à trois années de cycles de violence, est soumis à une seule condition par le gouvernement de la transition : être inscrit sur la liste électorale.
« Toute personne dont le nom ne figure pas sur la liste électorale ne vote pas. Carte d’identité nationale, récépissé ou pas, si son nom ne figure pas sur la liste électorale, elle ne vote pas. C’est la liste électorale qui détermine », a clairement noté le ministre de l’Administration du Territoire, Modibo Bachir Walidou, ajoutant qu’ « aujourd’hui, nous avons des cartes d’électeurs sur lesquelles il n’y a pas la photo de la personne détentrice ».
La carte d’électeur devra être accompagnée d’une pièce d’identité quelconque (livret militaire, passeport, carte d’identité nationale, permis de conduire) pour permettre au président du bureau de vote et aux assesseurs de vérifier la fiabilité de l’électeur.
Une sécurisation rassurée le jour du vote
Le ministre centrafricain de la Défense nationale, Joseph Bindoumi, a déclaré ce mardi 29 décembre à Radio Ndeke Luka que les élections groupées vont se tenir sous une sécurisation renforcée. Les zones dites sensibles seront sécurisées par des éléments des Forces armées centrafricaines (FACA) en faction sur les postes statiques.
« Nous avons mis en place des postes statiques, des postes des Forces armées centrafricaines pour que le grand banditisme, la grande criminalité puissent cesser. Nous comptons utiliser ces postes statiques avec nos hommes disciplinés pour veiller sur les élections surtout dans les endroits dits sensibles ».
« J’ai l’assurance que s’il n’y a pas de provocation, les élections devraient bien se passer au PK5, dans le 8e arrondissement et au quartier Boy Rabe », a ajouté Joseph Bindoumi.
De son côté, le ministre de la Sécurité publique, le général Pierre Chrysostome Sambia, met en garde contre toute tentative de frauder ces élections.
« Les fraudeurs, je les ai suffisamment conseillés. (…) La fraude est un délit aussi bien sur le plan du code électoral que dans notre code pénal centrafricain. Celui qui veut goutter à la justice centrafricaine par rapport à une fraude, je lui souhaite bonne chance. Le glaive de la justice va le frapper ».
Des élections sous haute supervision
La supervision des élections en République Centrafricaine préoccupe aussi bien la communauté internationale. L’Union africaine (UA) s’engage à déployer 40 observateurs pour la supervision de ces scrutins de mercredi 30 décembre 2015 dans les 16 préfectures du pays.
« L’Union africaine a bien voulu nous envoyer en République centrafricaine dans le cadre des élections, initialement prévue le 27 décembre mais reporté au 30 décembre. Notre mission consistera à noter, à écouter, à voir et à rendre compte des élections », a souligné Souleymane Ndene N’diaye, chef de mission de l’Observation électorale de l’Union africaine (MOEUA) en Centrafrique. L’émissaire de l’UA a par ailleurs, rassuré que beaucoup d’améliorations ont été apportées à ce qui aurait pu être un problème pour la tenue de ces élections.
La Communauté Économique des États d’Afrique Centrale (CEEAC) et le Forum parlementaire de la conférence internationale des pays de Grand-Lac (FP-CIRGL) ont également déployé depuis mardi 22 décembre, une mission conjointe d’observation électorale en République Centrafricaine.
Selon Baudouin Hamuli Kabarhuza, directeur des affaires politiques et du mécanisme d’alerte rapide en Afrique Centrale au secrétariat général de la CEEAC, la délégation des observateurs des deux institutions va se rendre sur l’ensemble du pays afin de bien superviser les opérations électorales.