Les représentants légaux des victimes de Jean Pierre Bemba Gombo étaient montés aux créneaux le 23 novembre à la Cour Pénale Internationale (CPI) pour faire des déclarations liminaires selon les principes du statut de Rome. Pour le conseil des victimes, les milices du MLC (Mouvement de libération du Congo) ont utilisé le viol comme une véritable arme de guerre pour terroriser les populations dans les localités dont ils avaient érigé leurs Quartier général (QG).
L’audience de ce mardi 24 est marquée par la prise de parole des avocats des victimes, notamment Me Marie Edith Douzima Lawson et Me Zarambaud Assingambi, tous deux avocats au barreau de Bangui en Centrafrique et de Me Paolina Massida, de nationalité italienne.
La cour a été suffisamment attentive aux faits révélés par les représentants légaux des victimes. Me Paolina Massida explique qu’aucun quartier et arrondissement de Bangui et des régions où ces milices sont passées n’ont recueilli l’indulgence des sadiques éléments du MLC en 2002, qui ont commis ce crime touchant humainement, moralement, physiquement et matériellement ces victimes.
Pour sa première fois de participer en qualité d’avocat au procès organisé par la CPI, Me Zarambaud Assingambi a démarré son intervention à la cour pénale internationale, en rendant un hommage à son collègue défunt, Me NGOUNGAYE WANFIO NGANATWA qui avait trouvé la mort pendant qu’il revenait d’une mission d’investigation en faveur des victimes de Bemba dans un accident de circulation le 27 décembre 2008 à 60 km de Bangui sur la Route Nationale N°2.
Me Marie Edith Douzima Lawson retrace quant à elle les pires atrocités auxquelles a été soumise la bonne partie de la population centrafricaine pendants les tristes événements orchestrés par « les hors la loi » de Bemba dit elle.
Elle explique que « des civiles centrafricains ont été froidement abattus ou égorgés parce qu’ils ont tenté de résister à leurs viols, aux pillages de leurs biens ou de ceux de leurs proches, ou tout simplement parce qu’ils sont soupçonnés d’être du côté des rebelles centrafricains ».
Elle a aussi révélé que certaines personnes ont été enlevées pour toujours parce que « leurs parents n’ont jamais eu l’occasion de les enterrer, ce qui est horribles pour la tradition africaine ».
Me Douzima n’a pas manqué de rappeler dans ses propos que des viols ont été perpétrés sur des femmes, des filles même celles en période de menstruation, des enfants, des vieilles personnes et même des hommes.
Rappelons aussi que quelques témoins à charges dont une fille de 8 ans qui avait été violé par les BANYAMOLENGUE (appellation locale des éléments du MLC) ont fait leurs dépositions.