Les feux de brousse ont ravagé la forêt sur des kilomètres dans les communes de Mbatta, Batalimo, Bossarangba dans de la Lobaye (sud) mais aussi à Yatimbo, Bombabia et Nguéréngou dans l’Ombella M’Poko. Des plantations de café, de bananerais, de manioc et d’autres cultures sont parties en fumée. Les habitants appellent les autorités du pays et les organisations tant nationales qu’internationales de leur venir au secours.
C’est la désolation dans ces préfectures de la République centrafricaine. Les traces des feux de brousses sont visibles sur de longues distances dans la forêts. De Mbatta à Batalimo pour arriver à Bosarangba en passant par les villages Ngoupama, Safa Tavarez, les habitants se plaignent des dégâts causés par le feu.
Selon certains habitants, la saison sèche s’annonce très rude. Depuis plusieurs mois, il n’y pas eu de pluie. Les habitants de la Lobaye craignent la famine. Ils sollicitent l’aide financière, des semences, des boutures de manioc et autres assistances possibles.
« Depuis trois à quatre mois, il n’a pas plu, c’est extrêmement grave. La forêt est détruite de jour en jour. Nous risquons de ne pas avoir de quoi à manger », s’est plaint un habitant de Ngoupama.
Les autorités locales et administratives en charge des forêts reconnaissent la gravité de la situation, mais regrettent d’être sous équipées pour faire face à ce problème. « Nous sommes un corps para-militaire et faisons de la répression. Il nous faut des armes », a indiqué Gervais Pamongui, directeur régional numéro 1 des Eaux et Forêts basé à Mbaïki. « Nous espérons que la restauration de l’autorité de l’Etat pourra nous permettre d’avoir les moyens qu’il faut pour nous aider d’abord à sensibiliser la population pour la gestion de nos forêts », a-t-il conclu.
L’OCDN interpelle le gouvernement
Face au ravage causé par les feux de brousse, l’Organisation centrafricaine pour la défense de la nature (OCDN), demande au gouvernement et aux partenaires de voler au secours des populations en détresse.
« Des recommandations en faveur du gouvernement pour leur venir au aide, plus précisément le ministère en charge de l’Agriculture et les organismes internationaux qui interviennent dans notre pays. La population a demandé à la FAO de leur apporter les semences, les tiges de manioc. C’est un appel vraiment pressant », a insisté Patrice Passé Sanand, coordonnateur national de l’OCDN.
De retour ce mardi de Nguéréngou situé à 26 Kms sur la route de Damara dans l’Ombella M’Poko, il témoigne : « Nous sommes partis sur deux kilomètres pour constater les dégâts écologiques, les dégâts causés sur l’environnement, sur les biens des populations locales, sur les plantations, la destruction de tous les biens appartenant aux populations du village Nguéréngou ». Patrice Passé Sanand, a également fait savoir que l’intensité des feux de brousse pour l’année 2016 est exceptionnelle. Le coordonnateur national précise qu’une frange de la population n’écoute pas le message lancé à l’approche de la saison sèche pour prévenir ces feux de brousse.
De l’Ombella M’Poko à la Lobaye, le phénomène a pris des dimensions graves. Les flammes ne dévorent pas seulement les abords des routes et la brousse, elles pénètrent aussi au fond des forêts.
La peste porcine décime caprins et porcins
Dans la préfecture de la Lobaye dans le sud de la République Centrafricaine, la peste porcine est signalée ces derniers jours. A Mbaïki, environ cinq à dix animaux affectés par cette maladie meurent au quotidien.
Conséquences : la maladie diminue sensiblement le revenu des éleveurs. Syntiche Godama, une des éleveurs domiciliée au quartier Kpètènè à Mbaïki déclare avoir perdu dix (10) cabris en deux jours. « ces bêtes sont les sources de revenu qui me permettent de faire face à l’écolage des enfants et aussi pourvoir à mes besoins », explique-t-elle.
Les éleveurs de petits bétails sollicitent une intervention urgente des techniciens de l’élevage. La directrice du développement du monde rural, Eléonard Amélia Assingbi informe que son service dispose 500 doses de vaccin pour immuniser les animaux non encore atteints par la maladie. Elle ajoute qu’une stratégie vaccinale mise en place débutera la semaine prochaine et prendra en compte tous les quartiers de la ville de Mbaïki.
Il faut dire que la peste porcine constitue un danger pour les éleveurs de petits bétails de la région en chaque saison sèche .