La communauté musulmane dans le centre a décidé de déclarer Bambari – capitale de la Ouaka « ville morte » ce 28 février. En cause, l’assassinat d’un sujet musulman conducteur de taxi-moto et l’enlèvement d’un autre par des individus assimilés aux antibalaka. Une situation qui met à mal la cohésion sociale dans la Ouaka – région touchée de plein fouet par la récente crise centrafricaine.
Selon Oumar Tchidjani, porte parole de l’association des jeunes musulmans de la Ouaka, les faits se sont déroulés le samedi dernier. « C’était le samedi au PK 12 sur l’axe Alindao que nos frères Didarou a été assassiné et le jeune Ismaila Amadou Maloun a été enlevé et porté disparu ». Il explique que par rapport à cette situation, la communauté musulmane de Bambari a déclaré ce 28 février « ville morte » demandant ainsi à ceux qu’il considère comme des « criminels » de leur « rendre le conducteur de moto-taxi s’il est encore en vie ou son corps s’il est mort ».
Il appelle de ce fait la jeunesse des deux communautés de Bambari « à ne pas se laisser manipuler », car, « la communauté musulmane de Bambari a œuvré pour que la paix se consolide dans la localité », a-t-il indiqué.
De leur côté, les anti balaka de Bambari rejettent cette accusation pointant du doigt une faction à la solde de Maxime Mokom – un des leaders anti balaka qui, selon eux « se serait installée récemment dans la région pour boycotter le processus de cohésion sociale en cours ».
Selon ce responsable des antibalaka de Bambari joint par RNL, les deux compatriotes musulmans « sont arrêtés par les éléments de Maxime Mokom ». Il demande « à ce que ceux qui se rendent coupables d’une telle chose soient arrêtés puisqu’ils ne veulent pas de la paix ».
La faction seleka UPC (Unité pour la Paix en Centrafrique) de Ali Darass par le biais de son porte parole Souleymane Daouda, « dénonce et condamne ces agissements des Anti balaka qui violent le protocole de non-agression signé par l’UPC et la coordination des anti balaka ».
Située à plus de 300 Kms de Bangui, la ville de Bambari connaît depuis quelques mois, une accalmie après les scènes de violence qui ont opposé les deux communautés.