Une délégation de la société civile tchadienne, composée de huit personnes, a échangé ce mercredi au siège du Groupe de travail de société civile (GTSC) au Complexe sportif Barthélémy Boganda à Bangui, avec les acteurs politiques et la société civile centrafricaine.
La rencontre entre les parties tchadiennes et centrafricaines vise à continuer et à approfondir le plaidoyer entamé depuis 2014 par les différents groupes et associations de la société civile du Tchad et de la République Centrafricaine. Les sociétés civiles entendent affermir la confiance, et par la même occasion, consolider la paix dans la sous-région.
« Les défis sont nombreux entre autres comment re-panser la plaie qui a été ouverte par la crise qui s’est produite en Centrafrique. En tant qu’organisation citoyenne, nous avons dit haut que le problème est politique et il doit avoir une solution politique. Nous devons faire en sorte que Centrafricains et Tchadiens reconstruisent la confiance qui a existé entre eux et qu’ils revivent comme par le passé. Pour cela, il va falloir surmonter beaucoup de défis », a expliqué Abderrahman Ali Gossoumian, coordonnateur national du Comité suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation (CSAPR) au Tchad.
« C’est la raison pour laquelle nous avons initié, depuis 2014, ce processus de dialogue entre sociétés civiles mais en impliquant également les parlementaires des deux pays », a ajouté Mr. Gossoumian qui a précisé que : « Nous avons fait plusieurs rencontres pour essayer de faire, de façon responsable et objectif, le diagnostic de la situation mais en essayant de faire des propositions politiques surtout sur la sécurisation de nos frontières, sur la question de consolidation de la paix dans nos deux pays auprès de nos politiques ».
Selon le coordonnateur de cette plate-forme de la société civile tchadienne, beaucoup de défis sont à relever pour ramener la Centrafrique sur les rails.
« Le défi est aussi humanitaire, quand on voit les milliers de Centrafricains qui se retrouvent en dehors des frontières de la Centrafrique et qui vivent de l’assistanat. Nous venons de recevoir un rapport sur la prostitution des jeunes filles réfugiées centrafricaines au niveau de l’est du Cameroun au cours de notre séjour à Bangui et ça nous a fait mal », a indiqué Abderrahman Ali Gossoumian.
Le coordonnateur national du CSAPR a estimé qu’au-delà des actions à mener en direction des politiques centrafricains et tchadiens, un travail de fond avec les populations à la base reste l’un des défis majeurs pour que les deux pays retrouvent leur relation et prennent en charge ensemble les situations humanitaires et sécuritaires actuelles.
Le plaidoyer entamé depuis 2014 est soutenu par le gouvernement suisse et certaines organisations non gouvernementales françaises.