A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’Eau ce mardi, le gouvernement centrafricain met en place une politique pour garantir et permettre un meilleur accès à l’eau potable à la population. Le thème retenu pour les festivités en Centrafrique s’intitule : »La gestion et la valorisation de l’eau, c’est créer l’emploi aux jeunes ».
« La vision politique du gouvernement est de favoriser l’accès pour tous à l’eau afin de créer des emplois. Cette vision politique est soutenue par plusieurs grilles et concerne la formation, la mise à disposition de l’eau à travers la création d’infrastructures d’eau potable », a indiqué le directeur général de l’Hydraulique, Barnabé Falibay.
En vue de garantir la santé des populations, des mesures sont mises en place. « (…) au niveau des réalisations des points d’eau tels que forages et autres, nous procédons toujours à l’analyse de la qualité de l’eau avant la mise à disposition des populations », a rassuré le directeur général.
« Que ce soit au niveau de l’eau potable dans les milieux urbains, nous procédons également au contrôle de la qualité de l’eau en faisant, après le traitement, l’analyse au niveau des prélèvements, l’analyse au niveau des distributions pour vérifier si la qualité de l’eau est bonne », a-t-il ajouté. « Des dispositions sont prises pour que la qualité de l’eau donnée à la population puisse être conforme aux directives de l’OMS », a conclu Barnabé Falibay.
Cette journée vise à préparer sur la manière avec laquelle le gouvernement va gérer l’eau à l’avenir. Une journée porte ouverte est organisée à la Société de distribution d’eau en Centrafrique (Sodeca) à l’intention des étudiants.
L’Eau et l’emploi, étroitement liés
L’eau est inséparable de l’emploi, les deux ont un lien très étroit. « Il y a un pont entre l’eau et l’emploi », prenant l’eau dans le sens global. Car, « l’eau génère beaucoup d’emplois », a expliqué le représentant de l’Agence Intergouvernementale Panafricaine »Eau et Assainissement pour l’Afrique », Maxime Socky Yandjia dans une interview exclusive accordée à Radio Ndeke Luka ce mardi.
Selon lui, sur les rivières centrafricaines, il existe tout un ensemble d’activités qui se réalisent. « Il y a les piroguiers, les baleinières, le transport fluvial et tout autour il y a Bangui Plage, l’extraction du sable qui constituent des emplois ». A cela s’ajoute l’agriculture, « lorsqu’on fait de l’irrigation », a-t-il ajouté.
« L’eau est un élément important de développement. La guerre du futur, ce serait la guerre de l’eau », a poursuivi monsieur Yandjia. A l’ère actuelle, l’eau est incontournable. Toutes les industries, les sociétés qui fonctionnent utilisent de l’eau ; soit l’eau rentre directement dans le processus de production de fabrication des produits ou elle rentre dans le cadre du refroidissement des machines, des engins et autres.
34 % des Centrafricains ont accès à l’eau potable
L’accès à l’eau potable reste encore très limité en République Centrafricaine. En terme d’eau de boisson, « il n’y a que 34 % des Centrafricains qui ont accès à l’eau potable », a encore mentionné Maxime Socky Yandjia.
Beaucoup de paramètres entrent en jeu dans le cadre de l’approvisionnement de toute la population en eau potable. Il faudra des méthodes et des moyens. « Si aujourd’hui, on n’accède pas à l’eau potable, c’est question de financement », a souligné Maxime Socky Yandjia. Aujourd’hui, l’argent conditionne tout et reste le premier facteur par excellence pour amener les Centrafricains à accéder à une bonne eau de consommation. L’installation d’un forage, de la Société de distribution d’eau en Centrafrique (Sodeca), les produits chimiques pour traitement de l’eau sont assujettis à l’argent.
En contournant le goulot d’étranglement qui est le financement, on pourrait toutefois donner de l’eau potable aux populations, en optant pour « le traitement d’eau à domicile » comme l’a indiqué le représentant de l’Agence Intergouvernementale Panafricaine »Eau et Assainissement pour l’Afrique ».
Depuis 2008, le secteur de l’eau a été libéralisé à travers la loi portant Code de l’eau, ouvrant la voie aux investisseurs et opérateurs économiques centrafricains. A ce jour, l’engouement n’est perceptible.