« On a évacué Birao. Ce n’est pas l’armée centrafricaine mais c’est l’armée tchadienne qui l’a reprise ». C’est en ces termes que M. Bevarah Lala, porte-parole de la CPJP (Convention des patriotes pour la justice et la paix) à Paris a annoncé mardi 30 novembre en début de soirée, la reprise de cette principale ville du nord-est de la République centrafricaine.
La rébellion de la CPJP occupait Birao depuis le 24 novembre dernier. Le 26 novembre, les autorités centrafricaines affirmaient de leur côté avoir repris cette ville après des bombardements aériens et des combats terrestres contre les rebelles. Cette affirmation avait été démentie par la rébellion, celle-ci soutenant toutefois avoir été visée par des bombardements de l’aviation tchadienne « à la demande de Bangui ».
Selon le porte-parole de la CPJP, « il y a eu des combats au sol depuis lundi soir » (29 novembre) » et la ville « vient d’être reprise par l’armée tchadienne ». Il n’était cependant pas en mesure de donner un bilan.
Les Tchadiens « ont des chars », a-t-il affirmé et sont « entrés (à Birao) à partir de leur base d’Abéché » (est du Tchad, à environ 600 km au nord-ouest de Birao).
Pour le moment, aucun responsable tchadien sollicité n’a souhaité s’exprimer sur cette intervention annoncée de l’armée tchadienne en Centrafrique. A Bangui une autorité militaire centrafricaine confirme simplement que « Le détachement des Forces armées centrafricaines basé à Birao se trouve dans la ville et elle est appuyée par une unité tchadienne ».
Après la réaction de l’ONU, on a enregistré celle de l’Union Africaine concernant cette situation. Dans un communiqué, le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping a condamné fermement cette nouvelle attaque. Il remarque qu’elle « survient à un moment où l’ensemble de la classe politique centrafricaine s’emploie à travailler à la bonne préparation des élections législatives et présidentielle prévues en janvier et mars 2011 ».