Le député de Ngaoundaye 1 dans l’Ouham Péndé, Bernard Dilla, a accusé ce lundi le contingent camerounais de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de la Centrafrique (Minusca) de ne pas assurer la protection des civils de sa circonscription.
« On constate quelques manquements chez les forces camerounaises. Les Gabonais se sont faits nettement remarquer par leur vigilance, leur promptitude, leur contact avec la population. On les voit constamment en train de patrouiller dans les rues, les quartiers alors que les Camerounais sont absolument absents dans la ville. C’est très déplorable », a-t-il décrié dans une interview exclusive à Radio Ndeke Luka.
Selon l’élu de la nation, les Casques bleus du contingent Camerounais n’assument pas leur mission : celle de protéger les populations civiles de Ngaoundaye. Il demande par ailleurs, aux responsables de la Minusca la permutation de ces soldats onusiens.
« Ils ont des tentations de chercher des facilités puisqu’ils sont proches de chez eux. Je demande à la force onusienne, si elle veut être plus efficace et crédible dans la région, il faut que la force camerounaise soit déplacée dans d’autres frontières (…), je crois cela peut résoudre nettement le problème de la sécurité », a souhaité M. Dilla.
Les responsables de la Minusca n’ont pas encore officiellement réagi aux propos de l’élu de la nation.
Le 26 juillet dernier, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies a reconduit à l’unanimité, le mandat des Casques bleus en Centrafrique jusqu’en novembre 2017. Les quinze membres du Conseil de Sécurité ont associé au prolongement du mandat de la Minusca, un certain nombre de tâches hiérarchisées à exécuter, étape par étape : protection des civiles, promotion et protection des droits de l’homme, mise en place de conditions de sûreté favorables à l’acheminement de l’aide humanitaire.
Ce renouvellement intervient dans un contexte marqué par l’élection, en février 2016, à la présidence de la République centrafricaine, de Faustin Archange Touadéra, la fin de l’opération française Sangaris prévue en octobre prochain et les attaques sporadiques des groupes armés qui semblent reprendre dans le nord du pays.