Dans certaines régions diamantifères de la République centrafricaine (RCA), l’extrême pauvreté et les conflits armés menacent la vie de milliers de personnes. Une réforme du secteur minier s’impose. C’est le constat établi par International Crisis Group (ICG) dans son dernier rapport publié vendredi 17 décembre 2010.
L’ONG démontre dans ce rapport, comment la mauvaise gouvernance, la pauvreté et la criminalité dans le business du diamant nourrissent les conflits. Du fait de sa fragilité chronique, l’Etat centrafricain n’a ni les moyens, ni la volonté d’assurer que l’exploitation de ces richesses naturelles bénéficie à la population. ICG fait remarquer que « les calculs politiques entravent la gouvernance du secteur et accroissent l’appauvrissement des mineurs tandis que la forte taxation des exportations favorise une contrebande que les autorités sont incapables d’enrayer ».
Ned Dalby, analyste de l’Afrique centrale à l’ICG, explique que « les mineurs victimes de la pauvreté et du parasitisme de l’Etat rejoignent facilement les groupes rebelles et que pendant ce temps, les réseaux criminels permettent aux combattants de profiter de l’extraction et du commerce illégal de diamants et de continuer à s’en prendre aux populations »
Dans un communiqué présentant les grandes lignes de ce rapport, ICG note que depuis 2003, les compagnies minières sont quasiment toutes parties, ne laissant derrière elles qu’un vaste secteur informel.
Pour International Crisis Group, la réforme du secteur des diamants est impérative pour améliorer les conditions de vie des communautés minières, augmenter les recettes de l’Etat et mettre fin aux conflits armés à répétitions. Le gouvernement doit renforcer le contrôle démocratique et la transparence de la gestion minière. Un engagement manifeste en ce sens doit constituer la condition sine qua non pour le soutien des partenaires internationaux à une réforme en profondeur du secteur du diamant.
« Sinon, prévient ICG, la consolidation de la paix restera une entreprise inachevée en RCA ».