Les Centrafricains se souviennent ce jeudi de l’empereur Jean Bedel Bokassa. Le 20e anniversaire de son décès est célébré dans le cercle familial à son mausolée à Béréngo, l’ancien quartier général de son empire. C’était le 3 novembre 1996 que l’ancien président est décédé à Bangui en pleine mutinerie, la deuxième sous le régime du feu Président Ange Félix Patassé.
Mais que retiennent aujourd’hui les Centrafricains du feu Bokassa 1er ?
Les témoignages recueillis dans les rues de la capitale ont montré que les Centrafricains se soucient encore de la disparition de cet illustre personnage.
« Bokassa est un très bon président parce qu’il a initié l’université, le lycée des Martyrs. Il a construit des routes. Il a réalisé beaucoup de choses. Quand il voyage à l’étranger, à son retour il reproduit tout ce qu’il voit dans son pays. C’est l’exemple de la salle de conférence des Affaires Etrangères », ont indiqué des Centrafricains.
Jean Bedel Bokassa est considéré jusqu’à ce jour comme « le bâtisseur de la République Centrafricaine. Il est aussi le protecteur de la République », ont expliqué d’autres banguissois ajoutant que « Bokassa intervenait vivement pour chasser les braconniers et les étrangers du territoire national ».
Que savoir de Jean Bedel Bokassa ?
Colonel de l’armée française, il est arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’état le 1er janvier 1966. Jean Bedel Bokassa s’est aussitôt fait remarquer à travers « l’opération Bokassa » où l’accent est mis sur la politique agricole. Instaurant le monopartisme dans le pays, et sous la bannière du MESAN, le Mouvement de l’Evolution Social en Afrique Noire, avec comme devise « Zo Kwé Zo », légué par le fondateur Barthélémy Boganda, l’homme se fait appelé « Président à vie ». Dix ans plus tard le 4 décembre 1977, il s’autoproclame empereur sous le nom de Bokassa Iᵉʳ. Il va quitter le pouvoir en 1979 et forcé à l’exil. De retour au pays, il emprunte le nom de Salah Eddine Ahmed Bokassa.
Le 20 septembre 1979, alors que Bokassa se trouvait en Lybie, une opération est déclenchée pour le chasser du pouvoir. La capitale, Bangui, tombe sous le contrôle des troupes françaises, c’est l’opération Barracuda. David Dacko, un ex-président de la RCA qui a également été conseiller pour Bokassa, annonce la fin de l’empire et rétablit la République. Le 1er février 1980, une nouvelle Constitution est approuvée par référendum. Pour sa part, Bokassa se réfugie en Côte d’Ivoire avant de revenir dans son pays en 1986. Il sera jugé, condamné à la prison à vie, puis gracié en 1993.
Jean-Bedel Bokassa, né le 22 février 1921 à Bobangui dans la Lobaye avait dirigé le pays pendant 13 ans.