Les ministres Joseph Yakete de la Défense et Charles Armel Doubane des affaires étrangères ont été interpellés par les élus du peuple au siège de l’Assemblée nationale ce 4 novembre à Bangui. Au menu des discussions, les questions ayant trait à la sécurité et au mandat de la Minusca – la mission de l’ONU en République Centrafricaine. Le parlement centrafricain entend, à travers cette double interpellation, en savoir davantage sur les actions sécuritaires entreprises par le gouvernement ainsi que sa position face au mandat de la mission de l’Onu.
Les récents événements meurtriers à l’intérieur du pays notamment dans les villes de Kaga-Bandoro, Koui et autres, les tueries dans la capitale et précisément l’assassinat du commandant Marcel Mambeka au début du mois d’octobre ont été quelques exemples évoqués.
Dans sa réponse, le ministre de la défense Joseph Yakete a expliqué aux parlementaires que « le processus de formation du 1er bataillon des FACA (Forces Armées Centrafricaines) d’environs 14 semaines prendra fin d’ici décembre ». Il ajoute par ailleurs que « l’Angola et bien d’autres pays de la sous région sont disposés à contribuer à la formation des militaires centrafricains », faisant référence a une tournée régionale prochaine de l’état major de l’armée centrafricaine dans ces pays le 10 novembre pour discuter de la problématique de l’envoi des stagiaires militaires ainsi que des conditions de leurs formations.
Pour Charles Armel Doubane, il a indiqué que depuis sa nomination à la tête du département des affaires étrangères, il s’est attelé à tout mettre en œuvre pour que la Minusca puisse remplir son mandat qui est « d’assurer la protection des civils, d’appuyer le processus politique, la restauration de l’autorité de l’État et du maintien de l’intégrité territoriale, faciliter l’acheminement immédiat et complet en toute sécurité et sans entrave de l’aide humanitaire, protéger le personnel et les biens des Nations-Unies, protéger et promouvoir les droits de l’homme, désarmer, démobiliser et réintégrer rapatrier les combattants… ».
Au regard de ce mandat, renchérit Charles Armel Doubane, les nouvelles autorités du pays et le secrétariat général des nations unies ont formulé de nouvelles recommandations qui tiennent compte de l’évolution de la situation sécuritaire du pays.
Ainsi, la résolution 2301 autorise la Minusca à « user de tous les moyens nécessaires pour s’acquitter de son mandat dans la limite de ses capacités et de ses zones de déploiement ». Cependant, note Charles Armel Doubane, en dépit des faiblesses constatées dans la mise en œuvre de ses résolutions, le gouvernement « conscient de ses limites soutient ledit mandat et demande aux responsables de la Minusca, à tout faire, à tout mettre en œuvre pour la pleine application de ce mandat ». En vue d’un meilleur suivi de la mise en œuvre dudit mandat, « un cadre de responsabilité mutuelle entre les autorités et les partenaires internationaux sous le leadership national est convenu », a-t-il expliqué.
La République Centrafricaine fait face depuis quelques semaines à la recrudescence de l’insécurité dans le pays alors que l’opération Sangaris a officiellement pris fin ce 31 octobre.