Interrogés ce dimanche, les Centrafricains ont été unanimes : « les droits de l’enfant ne sont pas respectés » dans le pays conformément à la convention internationale des droits de l’enfant de 1989. Ils ont demandé au gouvernement de Mathieu Simplice Sarandji d’y veiller particulièrement comme l’a souhaité cet habitant de Kaga-Bandoro.
« Nous demandons au gouvernement de faire des efforts pour améliorer cette situation », a-t-il sollicité.
« Les enfants sont abandonnés à leur triste sort, les parents ne s’occupent pas bien d’eux », a fait savoir un homme à Bangui. « On se rend compte qu’aujourd’hui de nombreux enfants sont dans la rue pour chercher de l’argent alors qu’ils doivent être à l’école » a relevé un autre.
« Il faut que les parents éduquent leurs enfants. Eduquer n’est pas synonyme de taper », a indiqué une dame. Un citoyen de Bangui-ville dans le 1er arrondissement de Bangassou a noté qu’à domicile « les enfants sont soumis à de durs travaux. Certains n’ont pas d’acte de naissance, d’autres ne sont pas scolarisés », indiquant par ailleurs qu’il faut une sensibilisation autour de la question.
De nombreux enfants font encore l’objet de traitements parfois inhumains de la part de leurs parents. Des menaces verbales, des coups de fouet ou insultes, voilà leur quotidien. Certains sont même exploités dans diverses activités.
« Les enfants ne nous obéissent pas voilà pourquoi nous utilisons la chicotte », a expliqué une mère au foyer sous couvert de l’anonymat. La petite Jamélia, 9 ans au Cours Elément 2e année, souhaite un dialogue parent-enfant.
« C’est maman qui me crie dessus. Papa, lui me conseille. Je veux que maman fasse la même chose ». a-t-il dit
Selon les Nations Unies, un enfant est une personne qui a droit à l’éducation, à la santé, à la protection où il se trouve. La journée internationale des Droits de l’Enfant est adoptée depuis 1996.
Tentative de vente d’enfant manqué à Bangui
Alors qu’on prône les droits de l’enfant, un de ceux-ci, sexe masculin âgé d’environ un an, a fait l’objet d’une tentative de vente au Km5 dans le 3e arrondissement de Bangui. Le présumé auteur de l’acte, Mahamat Ali, a été appréhendé par les éléments d’auto-défense du secteur et remis ce samedi aux forces de sécurité de l’Office Centrafricain de Répression du Banditisme, OCRB. Se réclamant père de l’enfant, il affirme vouloir vendre son enfant parce qu’il vit dans la misère depuis le décès de son chef 50-50, un des responsables des groupes armés de PK5.
Le directeur de l’OCRB, Colonel Bienvenu Zokoué, a trouvé de graves ces déclarations. Mahamat Ali sera présenté au Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Bangui pour que justice soit rendue.
Le colonel a souhaité que l’enfant soit placé au Centre de la mère et de l’enfant pour sa prise en charge en attendant de retrouver ses parents.