La société civile de la République Centrafricaine exige une « commission rogatoire » dans le cadre des enquêtes sur les accusations de viols sur mineurs attribués à certains soldats de l’opération Sangaris. Une prise de position intervenue après la décision du parquet de Paris qui a indiqué que « l’enquête mettant en cause des soldats français dans l’affaire des accusations d’agressions sexuelles sur mineurs en Centrafrique n’a entraîné aucune mise en examen ».
Pour Me Mathias Barthélémy Morouba, président de l’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme (OCDH), son organisation ne « partage pas le point de vue de la justice française », estimant qu’à ce jour, « il y a encore des victimes à Bangui qui attendent que justice soit rendue ».
Le président de l’OCDH pense que des « moyens » doivent être mis à disposition pour permettre « à ce que les victimes puissent s’exprimer », demandant par la même occasion à l’État de « s’impliquer dans cette affaire », car il s’agit « de l’exploitation des enfants centrafricains », a-t-il plaidé.
Au début de la semaine, les magistrats français ont affirmé « qu’ils ne sont pas parvenus à corroborer matériellement les accusations portées contre les soldats français ».
Une décision pas du tout appréciée par des centrafricains interrogés par RNL. Selon eux, « dire qu’il n’y a pas de preuve ne rend pas justice aux victimes centrafricaines », déclare un compatriote. Un autre de renchérir que « la justice française n’a pas bien fait son travail ». Tous demandent que « l’État centrafricain puisse prendre ses responsabilités », afin que justice soit rendue aux « victimes ».
Déployés en Centrafrique au mois de décembre 2013 pour restaurer la sécurité, certains éléments de l’opération Sangaris avaient été accusés de viols sur mineurs ayant fui l’insécurité pour se réfugier sur le site des déplacés de l’aéroport international Bangui M’Poko.