Hier lundi, les députés de la préfecture de la Kémo se sont élevés contre ce qu’ils qualifient de ‘‘mauvaise gestion’’ des fonds destinés à indemniser des chefs de quartiers et villages. Selon eux l’enveloppe a été manipulée dans la répartition des fonds.
Ces différences sont relevées ici par l’un d’eux, Gina Sanzé, députée de Dékoa. « Sur 1.660.000 francs qui ont été alloués séance tenante, une somme de 178.000 francs a été remise au sous-préfet de Sibut pour payer les 52 chefs de cette commune en raison de 3500 francs CFA par chef. 150.000 ont été dégagés pour la commune de Ngoumbélé (Sibut) à répartir entre 65 chefs soit 2307 francs par chef », a-t-elle indiqué.
« Concernant les sous-préfectures de Dékoa et Mala, une somme globale de 320.000 francs CFA a été remise au sous-préfet pour à peu près 139 chefs soit une répartition de 2300 francs CFA par chef », a révélé Gina Sanzé. « Pour la sous-préfecture de Ndjoukou, la somme de 300.000 francs a été remise pour 200 chefs ce qui reviendrait à 1500 francs CFA par bénéficiaire », a regretté la députée.
Elle a estime que « sur 1.660.000 francs CFA donné au préfet, seulement 948000 ont été répartis sur les quatre sous-préfectures ». Une situation également reconnue par Marcellin Yoyo, député de la circonscription de Sibut.
De son côté, Lazare Morales Ngaya, préfet de la Kémo, a systématiquement rejeté ces accusations. Pour lui, le gouvernement n’a pas pris en compte les réalités de terrain et a pris une décision depuis la capitale.
« Le nombre des chefs a augmenté, alors qu’au département, ce sont des anciennes données qui datent de plus de 10 ans. Aujourd’hui la préfecture compte plus de 600 chefs et la mission n’a amené l’argent que pour 400 ».
« L’essentiel c’est de faire quelque chose pour que chaque chef ait quelque chose ne fut-ce que pour s’acheter du savon, du café », a relevé Lazare Morales Ngaya ajoutant qu’il s’agit d’un « truc symbolique ». Taxant sa mise en cause « d’allégations non fondées », il a souligné que les responsables préfectoraux sont en train de gérer une situation de terrain qui poursuit son cours.
En décembre 2016, le gouvernement a octroyé un montant de 60 millions de francs CFA (91.469,4 euros) pour indemniser les chefs de quartiers et de villages de la République Centrafricaine.