Les hommes de la LRA (Armée de résistance du Seigneur) ont attaqué le village d’Agoumar le 21 mars dernier, celui de Karmadar le 25 puis celui de Dembia le 28 (sud-est de la Centrafrique). Ces attaques sont confirmées par des personnes résidant dans ces localités et que Radio Ndeke Luka a pu joindre. Elles sont également confirmées par des autorités militaires centrafricaines à Bangui. Ces dernières avancent un bilan de 26 morts dont 10 civils.
L’attaque d’Agoumar a entraîné la mort de onze personnes, dix civils centrafricains dont une femme brûlée vive par les rebelles, et un élément de la LRA tué par les villageois qui s’organisent désormais en autodéfense.
A Dembia, les éléments de la LRA ont été pris en chasse par l’armée ougandaise, qui a abattu au moins quinze rebelles.
Les rebelles ont utilisé lors de chaque attaque les mêmes procédés de porte-à-porte, faisant des otages au sein de la population, et emportant des biens de valeur, ainsi que des provisions.
Plus de quarante personnes auraient été prises en otage dans ces trois villages et près de 400 personnes se sont réfugiées à Bangassou, la capitale provinciale, fuyant les combats.
Les habitants de Bangassou ont d’ailleurs manifesté mardi dans les rues de la ville à l’appel des autorités, dont le préfet Rémy Semndouto, pour exiger le départ des forces ougandaises qui opèrent régulièrement en Centrafrique depuis juin 2009.
Selon eux, il existerait une complicité entre l’armée ougandaise et les rebelles de la LRA, parce que ces derniers attaquent les villages aussitôt après le passage des militaires ougandais.
Le 7 mars dernier, le chef de l’Etat (le président François Bozizé) a demandé qu’un bataillon soit envoyé en renfort dans la région. Mais seulement 15 hommes, sous-équipés ont pu être déployés. Et cela irrite la population.
Les attaques de la LRA se multiplient dans la région depuis le mois de février dernier.