Une incursion samedi dernier des rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur de Joseph Kony s’est soldée par l’enlèvement de 4 personnes. Plusieurs biens ont été pillés et saccagés, l’attaque s’est produite au village Kpiyamou situé à 40 km de la ville de Rafaï dans le Haut Mbomou.
Selon nos informations, ces rebelles ougandais ont enlevé 5 personnes, seul le chef du village a été relâché quelques temps plus tard.
Le député de la région, Benjamin Zangabérou, se dit être « malheureux face aux exactions perpétrées depuis 10 ans par les hommes armés de la LRA dans la sous-préfecture de Rafaï », expliquant que « chaque jour des tueries, des enlèvements, des pillages » sont enregistrés. « Samedi dernier, il y a eu pillage et enlèvements de 5 personnes dont le chef de village relaché quelques minutes après », a mentionné l’élu de la nation.
Il appelle le gouvernement de Mathieu Simplice Sarandji et la communauté internationale à une action rapide.
« Je demande avec instance au gouvernement de penser à cette population qui demeure dans la souffrance, aucune force de sécurité intérieure dans la zone », a indiqué Benjamin Zangabérou soulignant que les habitants « sont abandonnés à leur triste sort ».
Depuis plusieurs dizaines d’années, cette rébellion ougandaise sévit dans les régions du Mbomou et du Haut-Mbomou en toute impunité.
Face à cette insécurité, l’armée nationale se réorganise
La femme la plus haute gradée des Forces Armées Centrafricaines (FACA), Lieutenant-colonel Ghislaine Léa Yangongo, commandant de la base aérienne, affirme compter sur la formation de la mission européenne, EUTM, pour avoir une armée digne de ce nom capable de défendre la patrie.
« Il est question d’avoir une armée professionnelle, apolitique, à même d’assurer sa mission à l’exemple de la démocratie en cours où avec les dernières élections présidentielles, un président a été élu », a expliqué mardi l’officier dans une interview exclusive à Radio Ndeke Luka.
Selon le Lieutenant-colonel Yangongo, « il lui faudrait une armée centrafricaine à l’image de cette démocratie en cours dans notre pays » remerciant les partenaires de l’EUTM pour leur apport technique aux côtés des Forces Armées Centrafricaines.
« D’ici la fin 2017, nous aurons au moins deux bataillons formés, prêts à être déployés sur le terrain pour la sécurisation », a-t-elle précisé.
Environ 1500 soldats seront disponibles à la fin de l’année en cours pour protéger l’ensemble du territoire national.