Cette ville de la préfecture de l’Ouham-Péndé était ce mardi sous contrôle d’hommes armés assimilés aux éléments d’Alkatim. Selon Bernard Dilla, député de cette circonscription, une partie de la population a été obligée de quitter la ville pour se réfugier ailleurs.
« Depuis hier nous sommes informés d’une attaque sur Ngaoundaye », a fait savoir Bernard Dilla expliquant que « les éléments ex-Séléka d’Alkatim se sont amassés au niveau de Paoua, Pougol et se sont orientés vers Ngaoundaye ».
L’élu de la nation dénonce la passivité du gouvernement et de la Mission onusienne. « Nous avons fait de notre mieux pour informer les autorités du pays et la Minusca », a indiqué le député insistant sur « la situation de Ngaoundaye, une zone stratégique, très délicate » qu’il fallait protéger par un contingent de Casques bleus.
M. Dilla s’est dit désolé de la position du Représentant spécial d’Antonio Gutteres face à l’insécurité qui prévaut dans cette partie du pays. « M. Onanga Anyanga a toujours dit que Ngaoundaye n’allait jamais être attaquée », soulignant que la population est laissée pour compte. Ces hommes en armes se sont rendus maîtres de la ville. « Ils sont passés plusieurs fois piller l’église catholique », a-t-il fait remarquer.
Du côté de la Minusca, Vladimir Monteiro son porte-parole, assure que des dispositions sont prises pour garantir la sécurité de la population.
« La force a dépêché deux patrouilles, une première ce mercredi matin, une deuxième pour renforcer le travail entamé. Il y a également l’intervention du sous-bureau de la Minusca de Paoua à l’intention du MPC ». Un message a été adressé pour obtenir finalement « le départ » des hommes armés.
L’onusien n’a pas mâché les mots pour dire clairement : « nous sommes dans cette logique : attaque, réaction ». Vladimir Monteiro, s’appuyant sur le Conseil de sécurité, la communauté internationale et le gouvernement, appelle à une cessation des hostilités. La recherche d’une sortie de crise devra se faire « à travers les cadres qui existent », a-t-il mentionné.
Selon une dernière information, 913 habitants se sont réfugiés au village de Sourou au sud du Tchad où leurs conditions de vie restent déplorables.
L’enclave de Bang tant convoitée demeure l’unique porte d’entrée dans la zone triangulaire (Centrafrique-Cameroun-Tchad). Son occupation par les groupes armés devait permettre de mettre la main sur le trafic de bétail et la manne de la transhumance.