A 17 jours de la tenue des élections groupées en République Centrafricaine, l’hypothèse d’un éventuel nouveau report plane encore dans certains esprits. Pendant que la CEI (Commission électorale indépendante) et les Pouvoirs publics confirment l’évidence du scrutin pour la date du 23 janvier 2011, les candidats de l’opposition se penchent vers un report. Dans un mémorandum signé de 4 candidats à la présidentielle, ceux-ci estiment qu’ils ne sont pas prêts à « s’engager dans des élections dont le processus est totalement mené en dehors de la Loi ».
Les 4 candidats qui ont signé ce Mémorandum sont Emile Gros Raymond Nakombo du RDC (Rassemblement démocratique centrafricain), Jean-Jacques Démafouth de la NAP (Nouvelle alliance pour le progrès), Martin Ziguélé du MLPC (Mouvement de libération du peuple centrafricain) et, Justin Innocent Wilité, candidat Indépendant.
La déclaration est publiée à l’intention de « l’ensemble des partenaires du processus électoral en cours en République Centrafricaine » avec en tête le Gouvernement centrafricain. Les signataires expriment « leur consternation devant la manière à laquelle les opérations du processus se déroulent ».
Selon les candidats, l’actuel processus électoral « n’est ni transparent, ni légal, ni équitable ». Martin Ziguélé du MLPC interrogé par Radio Ndeke Luka en veut pour preuve le fait que « les listes électorales provisoires ne sont pas encore affichées ». Selon lui, en 2005 il y avait 1.400.000 électeurs et en 2010, 1.800.000 personnes ont été recensées, soit un taux d’accroissement de 40%. Cette croissance pour le candidat du MLPC doit être interprétée.
Mais du côté du Gouvernement, il n’y a aucune raison qui puisse nécessiter un nouveau report des élections du 23 janvier. Le Ministre Fidèle Ngouandjika, Porte-parole du Gouvernement, a déclaré à Radio Ndeke Luka que l’opposition n’est pas prête pour les élections, « c’est pourquoi elle trouve toujours des prétextes » a-t-il dit.
Par ailleurs, au sujet de l’affichage des listes d’électeurs, le Président de la CEI Joseph Binguimalé certifie que cela se fera 48 heures avant la tenue du scrutin, car « nous sommes dans la logique d’une élection manuelle » a indiqué le président de la CEI.
En dépit de ces assurances, l’opposition reste tout de même sceptique. Martin Ziguélé a déclaré que, « si les exigences formulées dans leur mémorandum ne sont pas prises en compte, chacun prendra la décision qui s’impose ».
Les points attaqués par les 4 candidats dans ce mémorandum sont l’absence d’indépendance de la CEI, la violation systématique du code électoral, l’impossibilité de circuler sur le territoire et la présence des mouvements de rébellion à l’intérieur du pays.