Quatre casques bleus ont été tués à 20 Km de Bangassou, 1 autre encore porté disparu, a fait savoir la Minusca dans un communiqué rendu public ce 9 mai. Il indique que « 8 soldats onusiens sont blessés, dont 1 cambodgien et 7 marocains ». Selon la Minusca, le convoi attaqué avait quitté « Rafai pour Bangassou », lorsqu’il a été pris pour cible par des éléments armés aux environs de 20 heures près du village Yogonfongo, à 20km de sa destination ». Une attaque fermement condamnée par l’institution onusienne qui a envoyé, « un hélicoptère et des casques bleus pour sécuriser l’endroit et lancer des recherches ».
Tout en rappelant que « porter atteinte à la vie d’un soldat de la paix peut être considéré comme un crime de guerre et passible de poursuites judiciaires », la Minusca souligne qu’elle « fera tout pour que les auteurs de cette attaque soient arrêtés afin qu’ils soient traduits en justice ».
Fausse alerte
Cette attaque contre les soldats de la paix a provoqué le lendemain une psychose à Bangassou – Capitale du Mbomou. Des rumeurs d’une incursion d’hommes armés assimilés à des Antibalaka ont fait fuir beaucoup d’habitants en brousse alors que d’autres se sont réfugiés à l’église catholique.
Selon le président du comité de médiation du Mbomou, l’Abbé Alain Blaise Bissialo, curé de la paroisse Christ Roi de Tokoyo, « Ce matin, il y a eu une panique généralisée liée à des informations qui n’ont pas été vérifiées sur le terrain ». Des allégations selon lesquelles, des « Antibalaka seraient en train d’entrer dans la ville de Bangassou », indique-t-il démentant par la même occasion qu’il « n’en était rien du tout ».
Présent dans la ville, l’archevêque de Bangui, Cardinal Dieudonné Nzapalainga en compagnie de l’Abbé Alain Blaise Bissialo a lancé un appel à l’apaisement. Le chef de l’Église Catholique de Centrafrique a sillonné les différents arrondissements puis s’est rendu à l’hôpital pour « calmer les esprits et exhorter les déplacés à regagner leurs domiciles ».
Alindao sous tension
Alors que Bangassou est dans la peur, des crépitements d’armes lourdes et légères ont été entendus le 08 mai à Alindao, chef-lieu de la préfecture de la Basse Kotto, selon des sources religieuses. Une situation qui a provoqué une débandade généralisée de la population. Le député de Alindao 2, Edouard Goumoudjou a confirmé à RNL que des affrontements ont opposé ce 8 mai, des antibalaka aux éléments de l’UPC de Ali Darassa. Même si le bilan exact n’est pas encore disponible, plusieurs morts sont enregistrés. Ce qui poussé l’élu de cette localité à solliciter l’appui du gouvernement et de la Minusca.