Alors que la situation humanitaire se dégrade davantage à Bangassou dans le Mbomou, plus de 130 corps ont été ramassés par la Croix Rouge locale à Alindao dans la Basse-Kotto. A Bangasou, ville toujours contrôlée par des anti-balaka, un calme apparent y règne, les tirs ayant baissé d’intensité après les affrontements du 13 mai opposant les antibalaka aux casques bleus de la Minusca. Même si on ne dispose pas encore d’un bilan exact, certaines sources indiquent que les dernières violences dans cette ville auraient fait « plusieurs dizaines de morts dont un casque bleu et de nombreux blessés ».
Conséquences, de milliers de personnes sont déplacées à l’Église Catholique et à la Mosquée Centrale sans une assistance humanitaire. « Nous demandons un cessez-le feu pour aller chercher les blessés et offrir le minimum d’assistance humanitaire à la population », plaide René Colgo, chef de mission adjoint pour MSF.
Condamnations et appels au calme
Tout en condamnant les actes dont sont victimes les compatriotes à l’intérieur du pays, le premier ministre Simplice Mathieu Sarandji appelle à une « union sacrée », en faveur d’une « paix durable ». Face à cette situation, indique Sarandji, le pays devrait opposer une « force morale tout en consolidant une grande solidarité et une solide cohésion nationale ».
Analyse partagée par Thierry Kamach, président de l’association politique dénommée Mouvement National des Indépendants (MOUNI) qui demande à la Minusca de prendre ses « responsabilités dans le cadre de la résolution des Nations-Unies », en employant tous les moyens pour « localiser, neutraliser et traduire les auteurs de ses actes devant la justice ». Auquel cas, renchérit le président du MOUNI, que l’ONU « lève l’embargo sur les armes pour permettre aux FACA de défendre le territoire national ».
Sur cette même question, la Coordination des Musulmans de Centrafrique (COMUC), sollicite du gouvernement, le passage à l’action : « le gouvernement ne doit pas seulement se limiter à la condamnation », indique Ali Ousmane, son coordonnateur. Il ajoute que de concert avec la Minusca, que des « actions énergiques soient entreprises sur le terrain ».
Dans cette même dynamique, l’Imam Kobine Layama, Président de la Communauté Islamique de Centrafrique (CICA), appelle les groupes armés à la « cessation des hostilités », et au « respect de la vie humaine ». Pour lui, « la violence n’est pas la solution pour revendiquer un quelconque droit ».
Ville considérée comme un « havre de paix », Bangassou a été pris d’assaut ce 13 mai par des hommes armés assimilés à des anti-balaka. Une attaque intervenue quelques jours après celle contre un convoi des casques bleus en provenance de Rafaï. Laquelle a fait 13 morts dont 5 soldats de la paix une dizaine de casques bleus blessés selon un bilan fournit par la Minusca qui a également indiqué que « les auteurs de ces actes ne resteront pas impunis ».