Ce mercredi, le Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji et les membres de son gouvernement ont été mis au courant du projet du plan national de paix en cours d’initiation. C’était à l’occasion de son interpellation au parlement.
« Je ne vais pas aborder tous les contours politiques mais après consultation de nos conseillers juridiques et la consultation informée de la Cour constitutionnelle, le bureau a décidé d’intituler l’acte comme suit : initiative parlementaire pour l’adoption d’un plan de paix durable en République Centrafricaine », a expliqué au préalable Abdou Karim Meckassoua, président de l’Assemblée Nationale.
L’esprit de l’initiative parlementaire s’articule autour de trois points. Premièrement que « les victimes soient au cœur de nos préoccupations », a souligné le document encore en élaboration. Dans un deuxième temps : « les auteurs de crimes doivent répondre de leurs actes devant la justice ». Enfin, l’exécutif et le législatif, chacun dans son cadre, devra travailler rien que pour le développement du pays.
Le chef du gouvernement devait également répondre aux préoccupations des élus de la nation sur la montée croissante de l’insécurité à l’intérieur du pays. Dix sept intervenants avaient posé des questions touchant pour la plupart l’aspect sécuritaire et l’instabilité politique.
Présent à la tribune, Anicet Georges Dologuélé, président de l’Union pour le renouveau de Centrafrique (URCA) et député de Bocaranga 1, s’est interrogé. « Pourquoi nous ne nous tenons pas la main pour gérer les questions de sécurité ? ».
Le chef de fil de l’opposition a regretté que les leaders de l’opposition soient pris pour cible par le pouvoir de Bangui en dépit de leur bonne volonté à lutter contre l’insécurité. « Aujourd’hui, les partis politiques se sont réunis pour aborder sereinement cette question et ont promis de faire des propositions au Chef de l’État. Pendant ce temps ce sont les chefs des partis politiques qui sont accusés presque officiellement par le pouvoir », a-t-il relevé précisant que « ce sont des hauts responsables de mon pays, de la même génération d’âge que moi ». « Cest dommage ! », s’est exclamé M. Dologuélé.
Le député de Bangassou, Serge Singha Béngba, se dit satisfait des réponses de Simplice Mathieu Sarandji. « Le chef du gouvernement nous a donnés de bonnes réponses », ajoutant que « c’est le principe ». Selon lui, les représentants du peuple ont pour mission « de temps en temps de contrôler les actions du gouvernement ». Il est donc normal « que le Premier ministre soit venu pour répondre aux questions que les parlementaires se posent », a-t-il conclu.
Les députés étaient cependant très mécontents par rapport à l’attitude du ministre de la Défense, Joseph Yakété, absent de la salle, bien que concerné par la question sécuritaire. Les parlementaires étaient aussi très remontés contre le ministre de la Communication, Charles-Paul Lemasset-Mandja, qui selon eux avait tenu des propos injurieux à leur égard. Simplice Mathieu Sarandji a demandé officiellement pardon aux élus de la nation pour les malentendus entre l’exécutif et le législatif.
Au sortir de la table ronde de Bruxelles, les députés avaient commencé à demander au gouvernement de dévoiler son plan d’action. Il était question de montrer les différentes étapes pour passer des annonces faites à l’engagement et de là au décaissement des fonds promis. La procédure parlementaire est une stratégie pour déterminer les actions afin d’avoir la capacité d’absorber la totalité des fonds.