Un rapport conjoint Minusca et Ministère centrafricain de la Justice fait était de 620 cas de violations graves de droits humains entre 2003 et 2015. Il s’agit des violences commises par des groupes armés en République Centrafricaine.
Ces cas de violations graves des droits humains sont répertoriés et dénoncés ce mardi à Bangui. Le document produit par la Mission onusienne met en exergue des violations graves du droit international des droits de l’homme et des violations liées au droit international humanitaire commis de janvier 2003 à décembre 2015 dans le pays.
La présentation officielle du contenu de ce rapport qui débute ce mardi à Bangui, va durer trois jours.
Le document, 386 pages, intitulé Projet Mapping1, résume la situation d’un grand nombre de civils victimes d’exécutions extrajudiciaires et de violence sexuelle ou basée sur le genre. D’autres ont été mutilés, torturés, et déplacés de force ou encore ont disparu. Des milliers d’enfants mineurs ont été recrutés par des groupes armés selon le rapport.
Durant 13 ans, la République Centrafricaine a fait face à une succession de crises politiques majeures caractérisées par des conflits armés entre forces gouvernementales et groupes armés non conventionnels, et entre les groupes armés rivaux.
De nombreux civils ont subit des destructions de biens. De centaines de milliers d’autres ont été déplacés à l’intérieur du pays, tandis que d’autres encore ont fui vers les pays voisins, notamment la RD Congo.
Selon la chronologie de la crise, la chute du feu président Ange Félix Patassé à l’élection et le forcing du président de l’époque, François Bozizé-Yangouvonda, à l’exile (2003 en 2005), la contestation du pouvoir du général Bozizé courant 2005 à 2008; l’impasse du processus de paix en Centrafrique de 2008 à 2013, et la nouvelle spirale de violence allant de 2013 à 2015 constituent les points culminants de ce rapport.
De 2013 à 2015 par exemple, le pays a globalement basculé dans la division. La grande partie des régions du sud et de l’ouest sont gérées par des Antibalaka. La plupart des régions du nord et de l’est, occupées par l’ex-Séléka.
Les groupes armés impliqués, selon le rapport, provenaient de la République Centrafricaine notamment l’APRD, l’UFDR, le CPJP, la Séléka, les Antibalaka – et les pays voisins – notamment le MLC de la République démocratique du Congo, le FPR du Tchad et la LRA de l’Ouganda.
Déplorant la persistance de l’impunité qui a largement contribué à alimenter les conflits armés cycliques dans le pays, le rapport conclut sur une politique de justice transitionnelle développée au plan national pour traiter des violations passées. Il propose aussi des éléments de poursuite pour la Cour pénale spéciale et des recommandations pour les domaines d’enquêtes prioritaires.