La vie a repris ce vendredi à Bria dans la Haute Kotto après le mouvement de contestation de la population envers le contingent marocain de la Minusca. Certains secteurs ont timidement renoué avec leurs activités.
La ville est restée toutefois au ralenti, car les hommes armés sont toujours présents. Ce matin quelques véhicules des humanitaires et de la Minusca étaient visibles dans les rues.
La majorité des habitants vit cependant sur les sites des déplacés et dans la psychose. « Les hommes en arme contrôlent toujours la ville, 80% de la population se trouve sur le site des déplacés de Pk3 », a indiqué Evariste Kobiro, un habitant de Bria. Selon cette source : « la ville est calme après cette marche. Des véhicules circulent donnant l’impression que le contingent marocain doit quitter après la demande de la population ».
Haut Mbomou inquiétude à Zémio
La tension reste toujours angoissante dans cette partie de la République centrafricaine. C’est toujours le statut quo. La ville est calme mais la pression est encore vive.
Selon des sources locales, plusieurs centaines de maisons ont été incendiées depuis l’attaque orchestrée par un groupe armé assimilé aux éléments de l’Unité pour la Paix en Centrafrique d’Ali Darassa. « Plus de 80% de déplacés n’ont plus d’habitations parce qu’incendiées par les hommes armés », a précisé l’abbé Jean Alain Zémbi, curé de la paroisse Saint Jean Baptiste. Jusque-là, impossible de disposer d’un bilan exact des dégâts humains et matériels de ce regain de violence.
« La situation est déplorable dans la ville de Zémio », a fait savoir l’abbé. Sur les sites des déplacés à l’exemple de celui de l’église catholique, la situation humanitaire s’est détériorée davantage.
« Nous avons 2000 déplacés dans un petit centre et les gens dorment même dans les chambres des prêtres. Les conditions sont difficiles. Les corps qui sont dans les quartiers, personne ne peut aller les chercher. Au niveau de la paroisse, cinq corps ont été inhumés dans une fosse commune », a-t-il souligné sollicitant un appui urgent en faveur de la population.
Sur place HCR a donné « deux tentes, quelques bidons d’eau » et MSF, des produits pharmaceutiques pour secourir les déplacés de l’église catholique.
Zémio s’est vidée d’une bonne partie de sa population réfugiée sur les trois sites : l’hôpital, la base de l’UNHCR et la paroisse Saint Jean Baptiste.