La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies de stabilisation en Centrafrique (Minusca) et le gouvernement ont effectué samedi, 15 juillet, une mission conjointe à Zémio. Un déplacement qui a permis aux deux parties de toucher du doigt la réalité humanitaire et sécuritaire dans cette localité. « C’était une caravane de la paix pour aller marquer notre solidarité avec les communautés affectées », a expliqué Parfait Onanga Anyanga, Représentant du secrétaire général des Nations Unies.
« Ce que nous avons vu est extrêmement douloureux. Nous avons vu des populations en profonde détresse, meurtrie et avec un sentiment d’abandon », a relevé M. Onanga Anyanga soulignant que « nous sommes dans une situation où il y a manifestement les graines de la division qui ont été semées dans cette localité ».
D’après lui, « ces graines ont malheureusement poussé dans le cœur de beaucoup et ont laissé des racines dans les communautés ». Ces germes selon le Représentant du secrétaire général de l’ONU sont entre-autres : « la frustration, la violence et le rejet intercommunautaire ».
Situation humanitaire alarmante
Les récentes violences dans le pays ont de nouveau augmenté les besoins humanitaires. Stephen O’Brien, le coordonnateur des situations d’urgence de l’ONU, est arrivé ce dimanche pour une visite de deux jours en Centrafrique. Il vient évaluer les besoins d’appui aux populations, qui souffrent d’un sous-financement chronique.
A travers l’onusien, le bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) va constater l’ampleur des besoins après les dernières violences. Ce plan de réponse de 399,5 millions de dollars n’a reçu que 30% de financement.
De Bangui à Bangassou, Stephen O’Brien devra échanger avec les communautés touchées, les autorités, les partenaires de terrain et les diplomates sur la question de la protection des déplacés internes (DPI), passé de 503.600 en mai 2017 à 534.000 en juin.