Le procès de Jean-Pierre Bemba a repris mardi 11 janvier 2010 devant la Cour pénale internationale (CPI) avec l’audition du quatrième témoin de l’accusation. Ce témoin, une femme, de nationalité centrafricaine qui bénéficie de mesures de protection, a déposé sous pseudonyme, et une partie de son audition a été entendue à huis clos.
Le témoin est une victime directe des « Banyamulenge ». Le 27 octobre 2002, a-t-elle raconté, elle a été agressée à deux reprises par quatre « banyamulenges ». Son frère a été tué. « Des oncles et des gens du quartier sont venus. Ils ont pris le corps qui baignait dans le sang. J’ai chauffé de l’eau et j’ai lavé le corps. J’ai donné un de mes pagnes » a poursuivi le témoin, qui a indiqué que son frère a été enterré au PK12.
Elle a aussi raconté avoir été sexuellement agressée par les miliciens. Mais cette partie de sa déposition a été entendue à huis clos.
Les miliciens ont également pillé, a-t-elle ensuite expliqué : « quand ils entraient dans la maison, ils disaient, ‘donnez de l’argent, donnez de l’argent et on ne vous tuera pas’ ». Selon elle, les rebelles de François Bozize s’étaient retirés de la région avant l’arrivée des « Banyamulenge ».
Le procès de Jean-Pierre Bemba avait été suspendu le 7 décembre dernier pour les raisons judicaires. Suite à une décision des juges, de nouvelles victimes ont été admises à participer à la procédure. Aujourd’hui, elles sont 1312, représentées par deux avocats. Jean Pierre Bemba est accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour viols, meurtres et pillages commis par sa milice en Centrafrique, entre 2002 et en 2003.