Un manque criant de psychologues est constaté en République Centrafricaine. Officiellement, le pays ne compte aujourd’hui que sept psychologues qui ont été formés respectivement en Côte-d’Ivoire et Brazzaville. Dans les hôpitaux de Bangui, ce manque constitue un obstacle pour les malades qui sont dans le besoin surtout que le pays sort d’une crise aux effets traumatiques pour bon nombre de citoyens.
Selon une enquête exclusive de RNL, « de nombreuses personnes dans le besoin d’assistance psychologique en sont privées faute de psychologues », une situation qui pourrait impacter leur état de santé.
Dans quatre grands centres hospitaliers de la capitale centrafricaine, seuls l’hôpital communautaire et le Centre National Hospitalier Universitaire de Bangui (CNHUB) disposent chacun d’un psychologue.
Au service de la psychiatrie du CNHUB, en dehors de la prise en charge des malades mentaux, Sylvain Gomossa, Psychologue clinicien, reçoit aussi d’autres personnes. « On m’envoie des malades pour que je puisse détecter leur véritable problème. Après les diagnostics, j’ai à faire beaucoup d’autres choses parmi lesquelles les entretiens, les séances de relaxation avec les gens qui sont stressés…», a-t-il indiqué à RNL.
Dans le même ordre d’idée, Docteur Luc Salva Hérédébona, Directeur de l’hôpital de Bimbo, relève que la RCA recourt aujourd’hui à des méthodes classiques dans la prise en charge psychologique des malades.
« Nous sommes restés dans une approche traditionnelle. Le pouvoir sanitaire du pays est faible avec une variation dans le ratio professionnel de santé et bénéficiaires de soins », a-t-il relevé tout en mentionnant que pareille situation fait qu’on ne peut « explorer le vrai problème des malades afin de les aider dans une démarche psychologique ».
L’absence de compétence en la matière justifie cet état de chose selon Docteur Hérédébona. « On n’a pas de personnel qualifié pour cette approche », a-t-il précisé, ajoutant que « tout semble faire croire que ce n’est pas une priorité ».
Le Directeur de l’hôpital de Bimbo a en outre indiqué que dans notre contexte, la République Centrafricaine a vraiment « besoin de psychologues », d’autant plus que le pays a « connu beaucoup de traumatisme ».