Drame ou bavure policière ? Difficile de le savoir. Un commerçant ambulant en provenance de Garoua-Mboulaï a été interpellé et mis aux arrêts le 31 août 2017 par des gendarmes au poste avancé au village Zawa à la sortie nord de Yaloké. Quelques heures après son arrestation, il a été retrouvé mort.
Ses parents exigent que la lumière soit faite. Le parquet général annonce l’ouverture d’une enquête.
Selon la grande sœur du défunt qui relate les faits, la victime revenait de Garoua-Boulaï. Il a donc été indexé par son ex-amie qui prétendait lui avoir remis une somme de 60.000 francs CFA pour des achats. Ce que le regretté n’a pas pu faire. N’ayant pas trouvé un terrain d’entente à la confrontation, il a été aussitôt enfermé dans une cabane. Quelques heures après il a été retrouvé mort dans des conditions que ses parents ignorent. Sa dépouille mortelle a même été inhumée sans leur présence. Informés, ils ont saisi la justice pour en savoir davantage mais sans suite favorable.
« Jeudi dernier, ma petite sœur a reçu un appel téléphonique d’un gendarme en poste à Zawa lui annonçant l’arrestation de Martinez qui devait de l’argent à une femme. Le lendemain, ma nièce nous a appelés de Bouar pour dire que l’enfant s’est suicidé », a expliqué l’une de ces proches. Rappelant le gendarme pour en savoir plus, celui-ci a brandi la thèse d’une pendaison.
Les parents ignorent pourquoi la dépouille mortelle a été inhumée sans leur présence. La demande d’une exhumation a même été rejetée par le parquet général de Bangui qui a ouvert une enquête contre la brigade de gendarmerie de Yaloké. Objectif : établir les responsabilités et poursuivre les auteurs en justice.
« Personne ne protège les gendarmes, les épingler, nécessite l’aboutissement de cette phase car la loi donne le pouvoir d’investiguer en matière de découverte macabre », a précisé Eric Didier Tambo, Procureur général de Bangui. Une demande de dénonciation des faits a été recommandée à la famille afin de déclencher la procédure. Sur la demande d’exhumation, « les règles de l’art ne sont pas respectées » a-t-il fait savoir. Car « un corps ne peut pas être déterré en pleine putréfaction avancé ». C’est une question de santé publique, cela nécessite la présence « d’un médecin légiste », conclut le procureur général.