Face aux violences des groupes armés en République Centrafricaine, Parfait Onanga Anyanga explique que les missions de son institution et des humanitaires sont fréquemment confrontées dans leurs opérations de terrain à des actes de sabotages des ouvrages d’art qui relient les différentes villes des provinces. La sécurisation de la population civile et l’assistance humanitaire sont rendues difficiles.
« Aujourd’hui notre mouvement est ralenti par les éléments armés qui détruisent systématiquement les ponts qui permettent à la Minusca d’aller porter secours sur l’ensemble du pays. Les humanitaires ne peuvent même plus se rendre à Mobaye parce que tous les ponts ont été détruits ou cassés et c’est contraire au principe humanitaire », a souligné M. Onanga Anyanga.
Le chef de la Minusca relève que « même dans la guerre, on ne peut pas détruire, on ne peut pratiquer la politique de la terre brûlée ». Depuis le déclenchement de la crise et à en croire l’onusien : « la RCA est devenue le pays le plus dangereux pour les travailleurs humanitaires ».
Parfait Onanga Anyanga invitent les groupes armés au respect des principes du Droit international humanitaire.
La tension loin de baisser à Batangafo
Cependant Batangafo dans l’Ouham (nord de la RCA) est toujours dans l’instabilité sécuritaire suite au regain de violence depuis la fin de la semaine dernière. Des groupes armés s’affrontent depuis quatre jours dans cette partie du pays. Le personnel humanitaire, pris à partie commence à plier bagages.
Difficile pour le moment de dire avec exactitude ce qui se passe dans cette ville. Les réseaux téléphoniques sont coupés. Une bonne partie des habitants a fui en brousse, d’autres se sont dirigés vers la ville de Bouca comme l’explique un témoin des faits.
« Tout a commencé suite à l’assassinat par les ex-Séléka d’un jeune qui travaille pour l’ONG Solidarité. Son corps a été jeté au bord de la route. Mercy Corps a transporté la dépouille à l’hôpital. Aussitôt, les hostilités ont été ouvertes entre ex-Séléka et Antibalaka. Ces derniers ont même tiré sur les Casques bleus qui ont automatiquement riposté. Prise à partie, la population s’est réfugiée en brousse. Je suis parti de la ville pour me retrouver à Bouca ».
Contactée par RNL, la Minusca a indiqué dimanche 10 septembre n’avoir pas encore des informations sur la situation à Batangafo. La nouvelle flambée de violence aurait fait des morts et des blessés. L’hôpital a été saccagé et les sièges des ONG Solidarité et DRC ont été pillés. Le personnel humanitaire est évacué sur Bangui.