Les ONG Internationales opérant à Batangafo dans l’Ouham ont décidé de suspendre pour une durée indéterminée toutes leurs activités en réaction aux nouvelles agressions des groupes armés.
Dans un document rendu public le 11 septembre, le comité de Coordination des ONG Internationales a confirmé le retrait des humanitaires de cette localité, théâtre à nouveau de violents combats entre groupes rebelles.
Selon Duccio Staderini, coordinateur du Comité de Coordination des ONGI (CCO) en RCA, « l’attaque du 7 septembre à Batangafo ciblant une base d’une ONG dans laquelle avaient trouvé refuge un certain nombre de personnes déplacées, mais aussi d’autres organisations, a entraîné le pillage des biens et la dispersion de la population ».
Cette attaque d’une « extrême violence avec l’utilisation d’armes automatiques et des menaces très claires sur le personnel humanitaire », a selon lui, « contraint les organisations humanitaires concernées à prendre la décision de retirer leurs personnels, d’abandonner leurs structures et suspendre à durée indéterminée leurs activités ».
Une suspension qui aura des conséquences sur les populations qui vivent de l’aide humanitaire qu’apportent ces organisations. Le communiqué de presse du CCO relève que « le retrait des humanitaires démontre du recul de l’accès humanitaire dans le pays notamment à Kaga-Bandoro, Bangassou, Alindao, Zémio, Bria », d’autant plus que « la sécurité des travailleurs humanitaires est primordiale pour pouvoir venir en aide aux populations dans le besoin ».
« On veut pouvoir travailler et pour travailler, on doit s’assurer que les différents acteurs respectent le Droit International qui détermine le caractère civil et inviolable des infrastructures de l’aide comme les hôpitaux et les installations humanitaires », a martelé le coordonnateur du CCO.
Le communiqué de presse des ONGI signataires rappelle aux différentes parties leur obligation de protection des « populations civiles ainsi que leurs moyens de subsistance ».
Autrement dit, les ONGI demandent aux groupes armés de « garantir un accès sécurisé des civils aux secours d’urgence et services sociaux de base ; de respecter le caractère civil des infrastructures d’aide comme les hôpitaux et installations humanitaires et de garantir également l’accès des humanitaires à tous les groupes vulnérables ».
Tout en les invitant acteurs à « rétablir le calme, à respecter le caractère humanitaire des camps de personnes déplacées et l’impartialité des acteurs humanitaires dans l’exercice de leur mission ».