La tension est montée d’un cran ce jeudi 14 septembre à Bouar, chef lieu de la Nana Mambéré. Des éléments d’auto-défense ont barricadé les axes allant de Bouar vers Niem Yéléwa et Bocaranga. Ils entendent ainsi empêcher les Casques bleus bangladais de se rendre dans ces localités, les accusant d’être à l’origine des violences armées dans la région.
« Nous sommes mécontents des Nations Unies. Nous constatons que ce sont les soldats bangladais qui alimentent la tension. Chaque fois qu’ils effectuent un déplacement sur l’axe Bouar Niem-Yéléwa, il y a des troubles. Nous comprenons que ce sont eux qui nous mettent en conflit avec les 3R. Nous nous opposons aujourd’hui à leur déplacement vers ces localités », explique l’un des manifestants.
Dans la nuit de mardi à mercredi, la ville de Bouar a été mouvementée. Les rumeurs d’une attaque armée ont fait fuir une bonne partie des habitants du 6ème arrondissement. Pour le moment un calme précaire règne, même si la psychose est encore visible.
A Bangui, la Minusca balaie systématiquement les accusations portées contre les soldats de maintien de la paix à Bouar.
« Je rejette catégoriquement les propos selon lesquels des éléments de la Minusca auraient transporté des éléments de Sidiki », a indiqué Vladimir Monteiro, son porte parole. « Nous mettons en garde Sidiki et les 3R contre toutes tentatives d’entrée dans Bouar », a-t-il souligné. M Monteiro relève que ce mouvement armé « fait partie de ceux qui sont les plus actifs au cours de la semaine écoulée avec six cas d’attaques armées » mentionnant qu’ils sont en « 6ème position ».
« Nous sommes là pour les dénoncer, nous sommes là pour frapper au cas où ils essaient de s’en prendre aux populations », a conclu le porte-parole de la Minusca.
Le Représentant de l’Union Africaine en poste à Bangui, Mohamed El Hacein Lebath, s’indigne de la recrudescence des violences dans le pays. Il condamne les graves violations des droits humains et appelle à la cessation des hostilités
« Je trouve intolérable et insupportable la poursuite de la scène à laquelle nous assistons. Que des Centrafricains continuent de tuer et d’assassiner, je trouve ça affreux. Les Centrafricains dans toutes les contrées devraient se soulever comme un seul pour dire : y en a marre, arrêtez. Ils doivent vouer à l’hégémonie les mains qui continuent de tuer et d’assassiner les autres simplement parce qu’ils sont différents d’eux sur le plan politique, ethnique ou religieux ». Mohamed El Hacein Lebath relève que le respect des droits de l’homme, de la dignité humaine, de son intégrité et de sa santé est « quelque chose de primordiale ».
Photo : monument de l’indépendance à Bouar