Comment sont impliquées les minorités ethniques dans le processus électoral actuel en Centrafrique ? Il s’agit principalement des peuhls et des pygmées. Les peuhls sont éparpillés dans toutes les préfectures du pays et les pygmées dans la grande forêt équatoriale des préfectures de la Lobaye, la Sangha-Mbaéré et la Mambéré-Kadéï.
Les avis diffèrent d’une minorité à une autre ! Ousséni Bi Bouba Waziri, président de l’association des peulhs de Centrafrique, interrogé par Radio Ndeke Luka, estime que des candidats à la présidentielle et aux législatives ont au moins une vision sur cette implication. « La minorité peuhle est bel et bien impliquée dans le processus électoral en cours, a-t-il déclaré. J’ai moi-même travaillé avec la collaboration de tous les maires des communes des localités où l’on trouve des Peulhs en grand nombre. Beaucoup se sont inscrits sur les listes et se préparent à aller voter. Toutefois, il y a l’insécurité, surtout dans le Nord et vers la frontière camerounaise. Mais il faut noter que ceux qui s’étaient réfugiés dans les pays voisins commencent à revenir sur leurs terres. »
Cette mobilisation de la minorité peulhe de Centrafrique peut s’expliquer par l’entrée d’un des leurs dans le gouvernement (une première dans l’histoire du pays), M. Youssoufa Yérima Mandjo, actuel ministre délégué à l’Elevage et à la Santé animale. On peut citer également les actions de sensibilisation menées par l’ONG COOPI installée à Bangui et intervenant au profit des minorités. Elle a formé et sensibilisé les peuhls à s’inscrire sur les listes électorales en vue de voter.
La même action de sensibilisation a été menée en direction des pygmées. Mais le résultat est plus mitigé. Pauline KOTI de la minorité pygmée souhaiterait qu’on implique d’avantage sa communauté dans le processus. Ce qui n’est pas encore le cas. Elle s’en désole : « Nous exigeons l’implication des pygmées dans la société. La Centrafrique est notre pays. Nous sommes pygmées et centrafricains. On ne peut pas aller dans un autre pays et dire que nous sommes gabonais ou camerounais. Nous sommes des centrafricains à part entière. S’il y a des élections, nous devons être impliqués. Pas un seul candidat n’est venu nous rendre visite. On ne s’intéresse pas à nous ».