Le député de Bria 1, Arsène Kongbo, tire la sonnette d’alarme sur les risques d’une éventuelle famine dans le chef lieu de la Haute-Kotto. Il estime que si rien n’est fait d’ici fin septembre 2017, la ville de Bria risque d’être plongée dans une insécurité alimentaire sévère.
Interpellant Virginie Baïkoua, ministre de l’Action Humanitaire et de la Réconciliation Nationale, l’élu de la nation sollicite des autorités centrafricaines et des partenaires une aide d’urgence. « C’est une doléance, il faudrait que le gouvernement pense très rapidement à envoyer des vivres à Bria. Je demande aussi aux organismes internationaux de porter assistance » de peur dit-il « qu’à la fin septembre les gens commencent par mourir de faim ».
Arsène Kongbo souligne que la population fait face en ce moment à une pénurie des produits alimentaires suite aux récurrents affrontements armés dans la localité. « Depuis le déclenchement des évènements, personne ne se rend au champ. En ce moment, il n’y a plus de nourriture. Tous les véhicules en provenance de Bangui pour Bria s’arrêtent à Bambari ».
En plus de la pénurie de certains produits de premières nécessités comme « le sel, le sucre et le savon », les commerçants ont augmenté les prix. « Une boîte de sardine que nous achetons à Bangui à 400 francs CFA coûte 2000 francs CFA à Bria », a indiqué le député. L’absence de structures bancaires dans cette partie du pays a entrainé une difficile « circulation d’argent » qui a du coup plongé « la population dans la souffrance ».
Situation presque identique dans le Haut Mbomou. Les personnes déplacées de la ville de Zémio actuellement à Obo vivent dans des conditions déplorables. Ils sont 1100 personnes recensées dans la ville. Leur effectif ne fait que s’accroître de jour en jour. « Zémio s’est vidée de ses habitants, la majorité est à Obo. Nous pouvons compter 1100 déplacés. Ils viennent à compte goutte depuis que les évènements ont commencé. Aujourd’hui, la situation sécuritaire est vraiment alarmante », a précisé Abbé Christian Mwanabolanga, vicaire de la Paroisse Saint Charles Lwanga d’Obo.
Ces déplacés manquent de tout. Le prêtre appelle le gouvernement et les humanitaires à voler à leurs secours. « Ces personnes sont dépouillées de leurs biens. Depuis qu’ils sont arrivés, ils n’ont reçu aucune assistance. Il y a des enfants malades et des femmes enceintes, il y a pénurie de médicaments. Ils sont obligés de se soigner avec des médicaments traditionnels. Ils sont abandonnés à eux-mêmes », a fait savoir l’Abbé Mwanabolanga.
Face à l’effectif considérable de ces déplacés, les autorités multiplient les réflexions pour leur trouver un espace de cantonnement. La ville d’Obo compte déjà neuf sites de personnes déplacées.