Plus de trois cent personnes ont marché ce lundi 1er octobre 2017 à Obo, chef lieu de la préfecture du Haut Mbomou, au sud-est de la République Centrafricaine. La population en détresse entend ainsi attirer l’attention du gouvernement et de la communauté internationale sur l’insécurité à Zémio, Mboki et Djéma, localités en proie à une violence qui ne dit pas son nom.
Partis du quartier Aim (5 Km de la ville), les manifestants ont chuté à la préfecture au centre ville. « Non à la guerre, non à la division, oui à la paix, à la cohésion sociale et au vivre ensemble dans le Haut Mbomou » sont les messages forts portés par les marcheurs. Ils ont interpellé les autorités centrafricaines et onusiennes à intervenir de manière multiforme à Zémio, Mboki et dans les autres sous-préfectures de la région.
Selon l’abbé Fabrice Yamazou, coordonnateur du Comité local de paix et de réconciliation d’Obo « la paix n’a pas de prix », encourageant la population à œuvrer dans ce sens.
Pour Zacharia Hassane, imam de la mosquée centrale, « la cohésion sociale est un facteur de paix, de réconciliation dans le Haut Mbomou ».
Trois principaux points sont contenus dans le mémorandum remis au préfet sortant du Haut Mbomou, Ghislain Dieu Béni Koléngo : l’intervention rapide du gouvernement et de la Minusca pour ramener la sécurité ; l’ouverture du corridor humanitaire facilitant l’assistance aux déplacés et réfugiés, enfin la consolidation de l’équipe des FACA dans la région.
Aujourd’hui, les prix des produits de première nécessité ont flambé sur les marchés à Obo. Un morceau de savon qui se vendait à 250 francs CFA s’achète à 750 francs CFA ; le sachet de cube maggi est passé de 1200 francs CFA à 2500 voire 3000 francs CFA.
La famille, socle de la société, menacée
Ce dimanche 1er octobre 2017, lors de la rentrée pastorale diocésaine en la paroisse Notre Dame de Fatima à Bangui, Dieudonné Cardinal Nzapalainga a déclaré qu’avec « les évènements malheureux, difficiles et douloureux que traverse notre pays, la famille est menacée ».
Car, « On entend parler des déplacés à Niem Yéléwa, Bocaranga, Bria, Bangassou, Mobaye, Zémio ». Invitant les Centrafricains à se chérir, Cardinal Nzapalainga a trouvé que « celui qui aime son frère ne peut pas lui donner la mort ».
Il a appelé les filles et fils du pays à « sortir de l’enfermement de la violence, de la haine, du tribalisme, de la corruption ». Dieudonné Cardinal Nzapalainga a exigé que « tous ceux qui ont les armes les dépose » et laisse « leur cœur être touché par la paix ».
Face à la situation sécuritaire, le chef de l’église catholique a estimé qu’il y a des questions « de justice, de réconciliation et de pardon » qui doivent « être posées dans le cadre du dialogue ».