Près d’une centaine de ressortissants, la plupart de la République Démocratique du Congo, ont été arrêtés ce vendredi 6 octobre à Bangui par les éléments de la Compagnie Nationale de Sécurité. Ils ont été interpellés dans le cadre d’une vaste opération de contrôle des flux migratoires.
« Plus de 90 individus sont tombés dans les mailles. Ceux qui sont en séjour irrégulier seront reconduits à la frontière », a précisé le commissaire principal, Jean Claude Zoubanda, chargé de mission de la Police centrafricaine. « Ils sont entrés de manière clandestine », a-t-il indiqué. L’insécurité, l’absence de l’administration policière à certains postes et l’immensité de la frontière entre la RCA et la RDC sont les facteurs qui justifient cette perméabilité.
En neuf mois, plusieurs milliers d’entre eux en situation irrégulière se sont infiltrés sur le territoire centrafricain. « Si nous devons raisonner en terme de statistiques, ce sont plus les Congolais démocratiques qui sont là. Il y a eu de janvier à ce jour plus de 5000 entrées et moins de 2000 sorties », a relevé Jean Claude Zoubanda.
Pour le chargé de mission de la Police, l’opération « conjointe gendarmerie-police » s’inscrit dans le cadre des impératifs devant permettre de « maîtriser le flux migratoire ». « Une mission qui ne prendra pas fin » et dont le calendrier ne peut pas être dévoilé.
L’opération lancée ce vendredi dans la partie sud devra s’étendre dans les autres secteurs de Bangui, la capitale. C’est donc une réponse du ministère de la Sécurité Publique à l’afflux des étrangers dans le pays.
Un élément déclencheur : Radio Ndeke Luka
Le reportage de Radio Ndeke Luka diffusé jeudi 5 octobre sur la forte affluence des ressortissants de la RD Congo a déclenché le processus. Ces deux dernières années dans les quartiers sud de Bangui, tout le long du fleuve Oubangui dans l’Ombella-M’Poko, cette présence massive a été constatée.
L’afflux a créé une inquiétude partagée par la population et les notables. « Dans mon quartier, leur nombre a augmenté. En 2014, ils étaient 182 et en 2017 après le recensement, ils sont 354. On retrouve 8 à 10 personnes voire plus dans une maison », a souligné Sylvain Odranzoyen, chef du quartier Kpètènè 1.
Par ailleurs, certains Congolais démocratique vivent dans le pays depuis de longue date. « Je suis rentré par la voie normale et sous contrôle administratif. Tous les chefs de quartier me connaissent. J’ai payé trois impôts de capitation », a témoigné sous couvert de l’anonymat ce Congolais qui a vécu presque 28 ans dans le pays.