Les activités commerciales sont paralysées au KM 5 dans le 3ème arrondissement de Bangui suite à des informations faisant état de l’assassinat d’une vingtaine de compatriotes musulmans dans leur mosquée à Kembé en date du 10 octobre. Une journée de deuil a donc été décidée par la communauté musulmane du PK 5 en leur mémoire.
Abdourame Borno, porte parole du comité des sages musulmans a précisé à RNL que c’est à travers les téléphones Thuraya qu’ils ont été informés des violences.
« Les gens sont en deuil ce vendredi, 13 octobre en mémoire de leurs frères qui ont été tués à Kembé par des antibalaka alors qu’ils étaient en train de prier », a-t-il relaté.
A cette situation s’ajoute des rumeurs d’assassinat d’un habitant du PK 5 au niveau du PK 13, ce qui a suscité des mécontentements. Selon le porte parole du comité des sages musulmans, cet habitant s’y est rendu pour « récupérer son argent et cela a tourné au drame. Il a été agressé mais un ex antibalaka de la zone l’a protégé pour le faire sortir du pétrin ».
Cette nouvelle a, une fois de plus soulevé la colère au PK 5 et des dérapages ont été enregistrés. Mais très rapidement, indique Abdourame Borno, « l’un des chefs autodéfense du KM 5 – en l’occurrence « Force » a envoyé ses éléments qui ont su disperser les manifestants pour préserver le calme ».
Trois jours de deuil
Par rapport à cette situation d’insécurité dans le pays, le Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC), envisage trois jours de deuil à partir du 24 octobre. Une information confirmée à RNL par Paul Crescent Béninga, porte-parole intérimaire du GTSC.
Même s’il salue l’amélioration de la situation sécuritaire à Bocaranga, M. Beninga tire une autre leçon de l’opération menée par la Minusca dans cette localité. « La situation de Bocaranga a été améliorée après notre déclaration et ceci permet de comprendre que la Minusca a effectivement la capacité de prévenir les conflits mais elle ne l’a pas fait », a-t-il expliqué.
Tout en précisant que « Bocaranga n’est pas la seule ville de la RCA envahie par les groupes armés », le porte-parole intérimaire du GTSC exige que « ce qui est fait à Bocaranga puisse l’être pour les autres villes encore envahies afin de permettre à tous les centrafricains de connaître la quiétude ».
D’ores et déjà, le GTSC appelle la Minusca « à plus de responsabilité pour garantir davantage la sécurité de la population », demandant par ailleurs au gouvernement de procéder « au retrait pur et simple des leaders des groupes armés récemment nommés ».
Contacté par RNL à propos des trois jours de deuil souhaité par le GTSC, la présidence de la République promet de répondre ultérieurement.
Le 27 septembre dernier, la plate forme des organisations de la société civile avait lancé un ultimatum de 3 semaines à la Minusca et au gouvernement « de prendre leurs responsabilités dans le but de restaurer la sécurité dans le pays ».