La situation humanitaire de plus en plus catastrophique à Bangassou dans le Mbomou. Les conditions de vie des populations sont devenues indésirables, toutes les activités sont au ralenti à cause de la précarité de la situation sécuritaire.
« Notre vie sur ce site est très difficile. Nous ne pouvons sortir pour aller au marché nous procurer ce dont on a besoin », se désole un déplacé du site Petit-Séminaire St-Louis de Bangassou. Coincés dans ce site depuis mai 2017, les 1400 déplacés de la communauté musulmane (hommes, femmes et enfants), ne peuvent aller au-delà de 200 mètres de leur lieu de refuge.
« Nous avions l’impression d’être dans une prison à ciel ouvert », rajoute une autre déplacée interrogée par RNL expliquant que la difficile condition de vie sur ce site a déjà eu des conséquences. Entre autres, résume-t-elle, « la malnutrition enregistrée chez les enfants, femmes enceintes et allaitantes ».
Une situation aussi vécue dans l’autre communauté puisque la présence des hommes en armes a durci leurs conditions de vie. « A l’heure où nous parlons, la situation sécuritaire est extrêmement grave », a indiqué à RNL un habitant de la ville. « Même les cultivateurs ne peuvent plus aller au champ », se plaint une femme au quartier. Elle ajoute par ailleurs que « trouver la nourriture pour manger, circuler et même avoir le courage de parler s’avère difficile », car empêché de part et d’autre.
Si les populations de Bangassou sont coincées à tous les niveaux, les deux communautés n’attendent aujourd’hui qu’une seule chose : le désarmement des hommes armés et le redéploiement des forces nationales aux côtés de la Minusca.
« C’est l’absence des forces de sécurité intérieure qui continuent d’engendrer ces tirs et désordres », témoigne un jeune de Bangassou. De manière générale, les populations de cette localité souhaitent que l’Etat puisse faire « régner la paix et chasser les groupes armés pour que chacun puisse revenir chez lui ».
Jadis exemple de cohésion sociale, Bangassou – cette ville du Sud-est centrafricain – ressemble aujourd’hui à une jungle où seule, la loi des groupes armés domine.