Les élus de la nation veulent des éclaircissements sur la persistance de l’insécurité à l’intérieur du pays. Le Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji et son équipe était ce mercredi 13 décembre devant les élus de la nation.
Les députés s’interrogent sur la décision du Chef de l’Etat, Faustin Archange Touadéra, lors de sa récente invitation en novembre aux Nations Unies. Au lieu de demander la levée totale de l’embargo sur les armes à destination de la République Centrafricaine, Mr Touadéra a plutôt plaidé pour l’augmentation de l’effectif de la Minusca.
La réponse du Premier ministre Sarandji n’a pas convaincu les députés qui ont pensé que la Minusca « aujourd’hui ne répond pas totalement à l’attente de la population en matière de sécurité », rapporte Bernard Dilla, porte-parole de l’Assemblée Nationale.
Selon Bernard Dilla qui synthétise les propos du chef du gouvernement : « la Minusca même si elle ne fait pas le travail comme nous attendons, elle nous a rendu service. Depuis 2013 si elle n’était pas déployée, nous ne savons pas où serait notre pays en ce moment. Puisque nous n’avons pas encore les moyens de nous défendre nous même, nous sommes obligés de faire avec la Minusca ».
« Le Premier ministre a toujours précisé que le Président de la République ne dort pas. Il est toujours en train de pousser pour arriver à la levée totale de l’embargo », a fait savoir le député.
Sur l’installation du préfet de la Nana Gribizi, colonel Augustin Tombou, chahuté par certains groupes armés à Kaga-Bandoro, le porte parole revient sur les réponses de Simplice Mathieu Sarandji.
« Tous ceux qui continuent à défier l’Etat auront à rendre compte à la justice. Leurs actes ne resteront pas impunis ».
Aujourd’hui, les groupes armés ne respectent pas l’autorité de l’Etat. Leurs représentants sont au gouvernement, à la présidence, travaillent comme des ministres ou des conseillers. Les Centrafricains s’interrogent. Qu’entend faire le gouvernement ?
Ouaka : situation sécuritaire sous contrôle selon la Minusca
La Minusca a indiqué lors de sa conférence de presse hebdomadaire ce mercredi 13 décembre que la calme règne dans la ville de Ippy, actuellement sous contrôle des casques bleus.
« A Ippy, nous avons renforcé la base temporaire de la Minusca pour protéger les déplacés. Il y a un nombre important autour de l’église catholique, de la mosquée et de notre site », a révélé Vladimir Monteiro, porte-parole de la Mission onusienne. Il a annoncé que « dans les tous prochains jours, une mission multidimensionnelle, Minusca et d’autres acteurs, va se rendre à Ippy pour voir la situation et apporter d’autres réponses ».
La mission a précisé par ailleurs qu’il n’y aurait pas de combats entre belligérants à Ndassima. « Nous avons pris des précautions pour éviter des déplacements de groupes armés vers cette localité. Nos troupes ont été instruites pour empêcher cela. Au moment où je vous parle, il n’y a pas d’affrontements », a certifié le porte-parole de la Minusca.
Depuis dimanche 3 décembre, des affrontements opposent à Ippy et quelques jours après à Ndassima, les Antibalaka à la coalition de l’UPC de Ali Darassa et du FPRC de Abdoulaye Hissène. Selon les informations de Radio Ndeke Luka, une dizaine de blessés ont été transférés à Bambari. Dans les deux localités, des corps gisent encore au sol.