Le président de la commission finances de l’assemblée nationale Martin Ziguélé sort de sa réserve et clarifie l’idée de la loi de finances 2018 à propos de l’augmentation des prix des boissons alcooliques.
« Lorsqu’une entreprise veut augmenter les prix, celle-ci doit suivre un certain cheminement en se rapprochant du ministère du commerce concerné par le sujet », a déclaré Martin Ziguélé.
« Cette augmentation est en parfaite violation des procédures réglementaires », a fait savoir le ministre du commerce Côme Hassan au détour d’une interview accordée à RNL. Pour lui, « pareille augmentation devrait être décidée au cours d’une réunion tripartite réunissant le département du Commerce, la brasserie Mocaf, les grossistes et représentants des consommateurs ». Ce qui, selon lui n’a pas été le cas et ne saurait donc « engager le gouvernement ».
Depuis le 1er janvier 2018, la brasserie Mocaf – la seule que dispose le pays – a décidé de manière « unilatérale d’augmenter les prix de ses produits ». Ce qui a provoqué la colère des grossistes qui s’y attendaient le moins. Conséquence, les prix des boissons (Mocaf, Castel, 33 Export, Stout et autres jus), ont sensiblement augmenté dans les débits de boissons et autres coins de la Capitale.
Si Martin Ziguélé reconnaît que la loi de finances s’applique à tous les contribuables, elle ne permet pas cependant selon lui aux entreprises d’augmenter les prix à leur gré.
Pour lui, « le gouvernement dispose des droits d’accises » – une sorte d’impôt que l’Etat centrafricain -, dans le cadre de la CEMAC veut aujourd’hui étendre aux « produits alcoolisés de luxe ». Lesquels sont ici constitués selon lui par « le whisky, le vin, les liqueurs y compris les cigares, cigarettes… ».
Ces mêmes droits sont également étendus dans la loi de finances 2018 « aux boissons locales notamment celles produites par la brasserie Mocaf, les fabricants de cigarettes et vins…» et « n’impliquent pas automatiquement les prix de ses produits au public ».
Ceci, afin d’évaluer l’impact des dispositions de la loi de finances sur ses différents produits et c’est le ministre du Commerce qui, selon le président de la commission Finances, est habilitée à « autoriser ou non l’augmentation ».