Le gouvernement a assuré que des dispositions sécuritaires sont prises face aux violences armées dans la ville de Paoua dans l’Ouham-Péndé. Déclaration faite ce mercredi 10 janvier par Général Henri Wanzé Linguissara, ministre de la Sécurité publique.
A l’occasion d’une mission conjointe effectuée le 5 janvier dans cette ville avec Marie-Noëlle Koyara en charge de la Défense nationale, le chef du département de la Sécurité a parlé d’un terrain d’entente avec les groupes armés actifs dans la préfecture. « La mission gouvernementale a pu rencontrer les représentants des groupes armés présents. Des échanges ont eu lieu en présence des autorités locales et administratives. Tous ensemble, nous avons décidé d’aller vers les déplacés pour les sensibiliser à regagner leurs domiciles respectifs », a expliqué le ministre de la Sécurité publique Wanzé Linguissra.
Le membre du gouvernement a déploré la situation humanitaire sur le terrain. « La population est en détresse parce que les communes environnante ont fait l’objet de champ de bataille entre les groupes armés. La population civile, prise de peur, s’est massivement dirigée dans la ville de Paoua. La population a du triplé », a indiqué Henri Wanzé Linguissara estimant les déplacés à près de « 60.000 personnes ». Le ministre a relevé « qu’il n’y a pas eu de combats » dans la ville de Paoua.
Face à la dégradation de la situation humanitaire, le gouvernement multiplie les efforts pour apporter une aide aux déplacés. « La ministre des Affaires humanitaires est à pied d’œuvre. Peut-être jusqu’à jeudi 11 janvier, une mission devra se rendre à Paoua. Mêmes les ONG sur place ont confirmé qu’elles prenaient des dispositions pour l’assistance alimentaire », a fait savoir le ministre de la Sécurité publique.
Contexte historique selon le député de Paoua 1
La situation est alarmante. Mercredi 10 janvier, Lucien Mbaïgoto, qui a accompagné une mission du Gouvernement et de la Minusca le 5 janvier, a décrié le règne des ex-Séléka contrôlés par le général Ahamat Bahar dans cette ville de l’Ouham-Péndé. Depuis le 2 janvier dernier et selon le parlementaire, « la Séléka occupe Bétoko, Bédaya, Bémal, Bébora 3 et Gadoulou. Des renforts en matériels et en hommes sont arrivés de tout bord ». Selon le député, « les hommes armés de RJ et les Antibalaka ont été mis en débandade faute de munitions ». De nombreux villages « ont été incendiés et pillés ». Il a même affirmé avoir « vu des véhicules de marchandises transportés des denrées alimentaires à destination du Tchad ».
D’après le député Lucien Mbaïgoto, la Mission onusienne dans la ville a assisté en spectateur aux exactions commises par ces forces nocives. « Les forces de la Minusca sillonnent les zones de combat récupérées par les éléments Séléka ».