Plus de 80 milles déplacés internes dans la ville de Paoua, 100 villages incendiés et d’énormes dégâts matériels, c’est le bilan établi par le collectif des députés de l’Ouham-Péndé ce mercredi 10 janvier à Bangui. C’est la suite des violences à la périphérie de la ville. Les parlementaires ont vraiment déploré la dégradation de la situation humanitaire.
Les affrontements entre Révolution Justice et ex-Séléka du général Ahamat Bahar continuent de plonger la région dans le chaos. « Depuis plus de trois semaines, la population est en détresse. 60 milles personnes se sont réfugiées à Paoua centre, 10 milles sont au Tchad et à peu près 25 à 30 milles dans la brousse. Il y a des centaines de villages brûlés, des champs détruits, les bétails emportés. Des corps jalonnent encore les routes sans que personne n’y prennent garde. C’est un désastre », a relevé Timoléon Baïkoa, député de Paoua 2.
Une catastrophe humanitaire se profile à l’horizon comme le relevé Anicet Georges Dologuélé, député de Bocaranga 1. « Ce que je veux dire c’est qu’il y a des questions humanitaires graves et urgentes en ce moment. Le gouvernement doit acheter des vivres pour 60 milles personnes qui sont à Paoua et qui n’ont pour le moment de l’aide pour 5000 », a-t-il fait savoir.
Le député de Paoua 2, Timoléon Baïkoa, a demandé aux autorités nationales et à la Mission onusienne en finir avec les groupes armés qui se battent dans la région. « Il n’y a pas 36 chemins. La Minusca doit taper dans le tas et neutraliser tous ces seigneurs de guerre, les mettre hors d’état de nuire et permettre à la population de vaquer à ses occupations », a souhaité le parlementaire.
Les affrontements aux alentours de Paoua ont éclaté fin 2017. Ils ont déjà faits plus d’une centaine de morts, 70 milles déplacés internes et 15 milles réfugiés.
Réaction des femmes ressortissantes de la région
La catastrophe humanitaire à Paoua a interpellé le collectif des femmes ressortissantes de l’Ouham-Péndé. Elles ont demandé ce jeudi 11 janvier au gouvernement et à la Minusca de sécuriser les zones sous tension.
« C’est indescriptible. La population n’est que l’ombre d’elle-même. Tout le monde est à Paoua. Les villages sont désertés, il n’y a plus de maisons, plus rien. Par rapport au climat qui prévaut actuellement, au trop 20° de température dans les 5 communes qui fait que ne pas se retrouver chez soi autour d’un bout de bois c’est être dans la brousse et ce n’est pas acceptable », a expliqué Célestine Dibert-Békoy, chargée de communication de ce collectif.
Ces femmes ont lancé un appel à une aide d’urgence en attendant que des dispositions gouvernementales se mettent en place. « Nous demandons au gouvernement l’accroissement de ces actions pour le retour de la paix afin que ces groupes armés cessent de traumatiser la population », a relevé Célestine Dibert-Békoy.