Le double scrutin (Présidentiel et législatif) du 23 janvier 2011 en République centrafricaine a mobilisé plus de 1500 observateurs nationaux et internationaux déployés à Bangui et dans 14 préfectures sur 16 que compte le pays. L’appréciation du déroulement des observateurs commence le soir du scrutin après la fermeture des bureaux de vote. Ces appréciations ne mettent pas de coté les vices de ces opérations électorales.
La 1ère réaction fut celui de l’Observatoire national des élections (ONE) qui a rendu public le lundi 24 janvier un communiqué de presse sur le déroulement du scrutin. Communiqué signé par Fulgence Zeneth, coordonateur de l’ONE.
Selon l’ONE, « les élections se sont déroulées dans le calme et sans grands incidents majeurs. Toutefois, de nombreuses insuffisances qui interpellent le sens de l’organisation des structures chargées de la gestion des élections, ont émaillé le déroulement des opérations de votes ».
Au sujet des insuffisances liées à l’organisation de ces élections, l’ONE cite le déploiement tardif des matériels électoraux dans certains centres de vote. Le communiqué mentionne que ce résultat émane des 500 observateurs nationaux déployés dans 14 préfectures du pays lors des scrutins.
Pour la mission d’observation de l’Union Africaine (UA) dans son communiqué de presse rendu public le 25 janvier, « les dysfonctionnements relevés lors du déroulement du scrutin ne sont pas de nature à remettre en cause la crédibilité du processus électoral. Ces élections ont été libres, démocratiques et inclusives ». Le communiqué a été présenté à la presse par Boussoukou Boumba, ancien ministre et ancien parlementaire de la République du Congo et chef de cette mission.
Les insuffisances selon l’UA émanent notamment : « de la qualité de la liste électorale, son affichage tardif, la non unicité des cartes d’électeurs, la gestion du vote par dérogation, le non respect du vote des personnes âgées ou handicapées, la formation insuffisante des agents électoraux, le manque d’information des électeurs sur les procédures de vote, l’utilisation du bulletin unique et le non respect des horaires d’ouverture et de clôture du vote ».
« Les élections se sont bien déroulées, bien que débutées avec un certain retard. Elles se sont déroulées dans la liberté et la transparence. Et les quelques irrégularités constatées ne sont pas de nature à entacher le scrutin dans son ensemble », ont indiqué les observateurs envoyés par la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) le 25 janvier à Bangui.
Selon Dr Jean Damascène Ntawukuliryayo, vice président de la Chambre des Députés du Parlement du Rwanda et chef de la mission d’observation, la CIGRL a observé le déroulement de ce scrutin dans la ville de Bangui et dans ses environs, ainsi que dans les localités de Boali (95km de Bangui), de Sibut (Centre) et de Mbaïki (sud).
Cette mission de retour fera un rapport incluant ses observations et des recommandations sur les leçons apprises pour la conduite future des élections et des missions d’observation.
La mission d’observation de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) se félicite du déroulement du scrutin dans son communiqué de presse du 25 janvier. Selon Pierre Buyoya, ancien président burundais et chef de cette mission de l’OIF, « l’OIF a noté une accessibilité aisée des centres de vote, une atmosphère calme et sereine dans les centres et bureaux de vote, une présence discrète des forces de sécurité, une présence effective des membres des bureaux de vote et des représentants des candidats animés d’une bonne volonté ».
Pour la francophonie, la non maitrise des règles et des techniques de la gestion des élections par les membres des bureaux de vote, constitue, l’une des sources majeures, des dysfonctionnements techniques, relevés lors des élections de dimanche dernier
L’OIF recommande aux institutions compétentes d’assurer avec sérénité, le traitement des résultats, ainsi que dans la résolution des contentieux électoraux.
Toutefois, la Francophonie, n’a pas mentionné dans ce communiqué si les élections ont été libres transparentes et crédibles.
Pour sa part, l’Institut Electoral pour une Démocratie Durable en Afrique(EISA), « applaudit le peuple centrafricain pour la détermination, le calme, et la dignité dont il a fait preuve durant le scrutin ».
Samuel AZU’ U FONKAM, chef de délégation de la mission EISA, dans son rapport provisoire publié ce 25 janvier, appelle « la CEI et ses dirigeants ainsi que son personnel à fournir des efforts pour l’accomplissement du processus ».
Selon Rigobert Vondo, rapporteur général et porte parole de la CEI, les résultats du scrutin seront publiés par la CEI le vendredi 28 janvier.