Des nouvelles du procès de Jean Pierre Bemba. Hier un sixième témoin s’est présenté à la barre. Il s’agit d’un paysan. Et Il a évoqué une visite de Jean-Pierre Bemba en Centrafrique, à l’époque des combats, début novembre 2002.
L’agence Hirondelle rapporte que le témoin s’est exprimé en sango et a affirmé avoir perdu son beau-frère des suites d’une bastonnade. Il a aussi révélé que son épouse l’a quitté après avoir été agressée sexuellement.
Le témoin a soutenu ensuite avoir vu et entendu Jean Pierre bemba adresser à ses troupes, en Lingala, et à la population, en français. Il a expliqué que les populations avaient délégué une personne pour parler des viols et des tueries qui se passaient dans le quartier. Jean Pierre aurait dit alors qu’il était sensible aux doléances et aux plaintes et qu’il réunirait ses hommes pour résoudre ces problèmes.
Le procureur tente de démontrer que Jean-Pierre Bemba commandait ses miliciens, des congolais, même lorsqu’ils étaient déployés en Centrafrique. « Nous avons délégué une personne
Pour sa défense, Jean-Pierre Bemba affirme que les hommes qu’il avait envoyé en Centrafrique pour soutenir le président centrafricain d’alors, Ange-Félix Patassé, menacé de coup d’état, n’étaient plus sous sa responsabilité. « Quel est le rôle de monsieur Patassé dans ces exactions ? » a contre-interrogé maître Nkwebe Liriss, l’un des avocats de Jean-Pierre Bemba. «Le rôle de monsieur Patassé est qu’il était le chef, le président. C’est lui qui était au pouvoir. C’est lui qui était le responsable du pays. C’est à cause de lui que la bataille a commencé. Nous qui sommes de simples pailles, lorsque les éléphants se battent, ce sont nous, les herbes, qui les subissons ».
A plusieurs reprises, le témoin a exprimé sa peur de déposer devant la CPI. « Je me considère a-t-il dit comme un homme mort. Je sais que si un jour Patassé et Bozizé se présentent devant les juges, ils vont dire que c’est à cause de ce que j’ai raconté qu’ils ont été arrêtés. »