Des coups de feu ont été entendus tôt ce vendredi au Pk5 dans le 3e arrondissement de Bangui. Ces crépitements d’arme lourde et automatique ainsi que les jets de grenade ont été entendus aux alentours du centre commercial selon certaines indiscrétions.
« Les échanges de tirs ont eu lieu autour du marché Mamadou Mbaïki. Ils ont opposé les deux groupes d’auto-défense actifs dans le secteur. Il y a des morts de part et d’autre dans les deux camps« , a expliqué un habitant de la zone sous le couvert de l’anonymat. Une source proche des faits a révélé que les affrontements ont opposé les groupes d’auto-défense rivaux qui sèment la terreur et la désolation au Pk5, celui de « Force » et de « You« .
D’après le témoin, « des fidèles ont été pris à partie dans une mosquée du secteur » et qu’il y a eu « des personnes mortes et d’autres blessées« , sans donner de chiffres précis. Aucun bilan même de source officieuse n’a été fourni.
Certaines personnes qui n’ont pas voulu s’exprimer au micro de Radio Ndeke Luka, ont soutenu que les soldats onusiens ont assisté à la scène sans réagir. « Ce que j’ai vu de mes propres yeux me dépasse. Les hommes armés ont menacé les casques bleus« , sous prétexte que ce qui se passe ne les regarde pas a fait savoir cet habitant. Malgré le calme précaire qui s’est installé quelques heures après dans cette enclave du Pk5, « des tirs sporadiques d’être entendus à la mi-journée« .
Exaspérés, les commerçants exerçant dans le secteur ont exigé au cours d’une rencontre le 20 févier 2018, le démantèlement sans condition des bases des groupes armés au Pk5.
Interrogé sur les raisons de ces nouveaux tirs d’arme et la position de la Minusca, Vladimir Montéiro, son porte-parole, a promis rappeler pour donner plus d’éclaircissements.
Ce jeudi 22 février, la Mission onusienne a mis en garde les éléments armés contre toutes nouvelles exactions et a précisé que ceux-ci répondront de leurs actes devant les tribunaux. Ces hommes armés, notamment auto-défenses, sont quotidiennement à l’origine de nombreux cas de rackets et diverses formes de violences. La semaine dernière, un des membres de ces groupes, a froidement abattu un commerçant, père de six enfants, pour une histoire de taxe non justifiée de 25.000 francs CFA.
Au mois de janvier dernier, une altercation entre ces groupes armés a entrainé l’incendie de 40 maisons de commerce. Les dommages ont été estimés à environ un milliard de francs CFA.