Les femmes de la capitale ont marché ce jeudi 8 mars 2018 pour revendiquer l’application du décret de la loi sur la parité hommes-femmes. Elles ont remis au Président Faustin Archange Touadéra un mémorandum pour appuyer cette revendication.
Les filles et femmes, membres des différentes organisations sont parties du Rond point Boganda dans le 1er arrondissement pour se rassembler devant la Présidence de la République. Au Palais de la Renaissance, ces organisations ont brandi le message commun : nous voulons la paix, ensemble pour réaliser une famille, autonomisation de la femme, objectif parité 50/50.
« Nous avons trois mots à dire au Chef de l’Etat. C’est d’abord le féliciter pour avoir créer un ministère chargé des questions des femmes, ensuite nous voulons que son gouvernement fasse un peu de place aux femmes et enfin que le décret d’application qu’il a promulgué soit effectif », a résumé Marguerite Ramadan, présidente de l’organisation des femmes centrafricaines (OFCA).
Pour le Chef de l’Etat, Faustin Archange Touadéra, l’application de ce décret sera bientôt prise en compte par le gouvernement afin d’impliquer davantage de femmes dans le relèvement du pays.
« Compte tenu de l’important rôle que joue la femme dans le développement du pays, en marchant ce 8 mars, elles ont montré leur engagement à soutenir le développement de leur pays, à rechercher la paix, à réconcilier les Centrafricains, c’est ça le message. J’engage le gouvernement pour le décret d’application de la loi sur la parité. Des réflexions sont faites, nous allons prendre tout ça en compte pour sortir le décret d’application de cette loi sur la parité »
La journée du 8 mars n’est pas passée inaperçue dans les villes de provinces
Dans le sud-ouest à Berbérati, plus d’une centaine de femmes se sont levées pour marcher un kilomètre et demi. Elles ont remise au Préfet, Dounda née Philomène Gbeko, un mémorandum pour le gouvernement. Les femmes ont recommandé entre autres que la parité 50/50 d’ici 2030 devienne une réalité dans la préfecture.
Environ 200 autres femmes ont marché à Obo dans le Haut Mbomou (sud-est) sur une distance de 4 kilomètres. La présidente sous-fédérale de l’Organisation des femmes centrafricaines, Monique Nana, a exhorté ses pairs à consolider le vivre ensemble.
Dans la Lobaye (sud), 150 femmes rurales et fonctionnaires de Mongoumba ont également organisé une marche de 4 kilomètres. Après la marche, elles se sont retrouvées dans une conférence-débat consacrée à l’importance de l’autonomisation de la femme rurale pour un développement durable.
A Obo, Mongoumba et Berbérati, des matchs de football féminin ont été joués entre des équipes A et B pour booster la journée.
Changement de ton dans le Mbomou
A Bangassou, la journée internationale des droits de la femme est passée inaperçue. Aucune manifestation dans la ville. Selon nos renseignements, les femmes de cette partie du pays se disent être abandonnées au profit des hommes armés. Elles ont donc saisi ce 8 mars pour compatir avec leurs sœurs de la ville de Rafaï, prises entre les mords de l’étau des ex-Séléka de l’UPC d’après certaines indiscrétions.