Les affrontements opposent depuis mardi 20 mars 2018 des combattants ex-Séléka de l’UPC à des Antibalaka dans plusieurs villages dans la circonscription de Bambari 3 dans la commune Danga-Gboudou. Une dizaine de morts serait enregistrée selon une source jointe au téléphone. Un décor sombre.
La goutte d’eau qui a débordé le vase selon les informations, serait la tuerie d’un jeune, prénommé Patrick, habitant le village Ngouyali par des hommes armés. La réplique Antibalaka ne s’est pas faite attendre. A Tagbara (72 kilomètres de Bambari sur l’axe Bria), ces éléments d’auto-défense aurait tué une dizaine de personnes dans les rangs de l’ex-Séléka. Des renforts en provenance de Ippy et Maloum auraient par ailleurs violenté la population civile dans de nombreux villages.
« Tout a commencé par une exécution sommaire et extrajudiciaire faite par des éléments de la Séléka de l’UPC sur un jeune homme qu’ils accusent d’être de mèche avec les Antibalaka. Ces derniers en revanche ont tué 13 Séléka basés à Tagbara. Des renforts lourdement armés sont arrivés et ont semé la panique dans tous les villages depuis Tagbara jusqu’à Gotchélé à 35 Km de Bambari« , a expliqué Anatole Ndémagouda-Gbagot, député de Bambari 3.
Les ex-Séléka ont contraint la population à trouver refuge en brousse. Ils ont par la même occasion commis des dégâts matériels dans les villages. Les habitants de Tagbara par exemple sont abandonnés à leur triste sort en dépit de la présence des soldats onusiens. « Toute la population est en brousse sans assistance humanitaire. Les casques bleus basés à Tagbara n’ont protégé que le maire de la commune« , a souligné le député.
« Nous réclamons le détachement des Force armées centrafricaines dans cette localité. Mais jusque-là, le gouvernement et la Minusca font la sourde oreille« , à indiqué M. Ndémagouda-Gbagot. Pour l’élu de la nation, « la population de la circonscription de Bambari 3 fait partie intégrante de la population centrafricaine, à ce titre le gouvernement et la Minusca sont obligés de la protéger« .
Les violences de mardi interviennent alors qu’un accord de cessation des hostilités avait été signé en novembre 2017 entre les groupes armés dans la ville de Ippy.