Des hommes armés assimilés aux ex-Séléka ont pris d’assaut depuis mercredi 21 mars 2018 des villages à la périphérie de Markounda dans la préfecture de l’Ouham. Des villageois dont six femmes auraient été tués et de nombreuses personnes en fuite. Les assaillants seraient en progression vers la ville de Markounda.
« Les Séléka, au nombre de 800, ont attaqué les villages Silambi et Dayou où ils ont tué six femmes. Ils sont en train de se préparer pour investir Maïtikoulou et progresser vers la ville de Markounda« , a expliqué Nicaise Modaltagomtibé, président de la jeunesse de Maïtikoulou.
La sous-préfecture de Markounda partage la frontière avec le Tchad. Depuis le déclenchement de la crise et avec l’avènement de la Séléka, aucun dispositif de sécurité n’ a été mis en place pour contrôler et garantir la libre circulation. Aujourd’hui et profitant de cette faiblesse, les hommes armés entrent et commettent des exactions de toutes sortes sur la population.
Nicaise Modaltagomtibé en appelle à une prise de responsabilité des autorités nationales. « Je demande au Président de la République, au Premier ministre et à la ministre de la Défense de tout mettre en oeuvre pour sécuriser la population« , estimant que « c’est catastrophique« .
Les activités champêtres paralysées
L’attaque a contraint la population d’au moins 24 villages à se regrouper à Maïtikoulou, loin de leurs habitations. Du coup, les travaux champêtres sont paralysés. Pour Delphin Yotoli, un des déplacés joint au téléphone par Radio Ndeke Luka, l’insécurité dans la région freine le développement agro-pastoral.
« C’est la période des travaux champêtres. Seulement, la population est bloquée. Personne ne peut mettre pied au champ« , a-t-il regretté craignant que Pour lui, « c’est une crise qui guette la sous-préfecture de Markounda, un danger pour les villageois« .
Une autre source qui a requis l’anonymat a estimé que la situation est grave. A Bangui, les autorités n’ont pas encore réagi à cette flambée de violence.