L’opération de désarmement des autodéfenses du PK 5 dans le 3ème arrondissement de Bangui lancée conjointement par les casques bleus et les forces de sécurité intérieure ce 8 avril aurait fait « 3 morts et plusieurs blessés dont 11 dans les rangs des casques bleus », selon un bilan partiel. Après plus de 4 heures d’échanges de tirs où des détonations d’armes lourdes et légères ont été entendues, les groupes armés du PK 5 ont réussi à contrôler à nouveau le secteur. Les forces conjointes Minusca-FSI s’étant retirées de la zone.
Armes et drogues saisies, des blessés enregistrés
Le directeur de communication de la Minusca Hervé Verhoosel confirme que « les troupes (FSI-casques bleus), se sont pour l’instant retirées du quartier PK 5 pour éviter que des échanges de tirs exposent les civils pendant la journée », tout en indiquant que de « nombreuses armes et de la drogue ont été saisies dans les bases qui ont été visitées lors de cette opération ainsi que des arrestations dans les rangs des groupes criminels « .
Tout en déplorant des « blessés », tant du côté des « forces de Sécurité Intérieure, de la Minusca que des civils », Hervé Verhoosel regrette également le fait qu’une petite partie de la population du secteur ait « voulu stopper cette opération ».
Selon les informations recueillies par RNL, les portes et fenêtres du commissariat du 3ème arrondissement de Bangui ont été enlevées et emportés par des jeunes manifestants qui protestaient ainsi contre cette opération de désarmement.
Supplément d’informations sur RNL selon Verhoosel
Tôt dans la matinée du 8 avril, Hervé Verhoosel a invité les populations centrafricaines notamment celles du secteur PK 5 « de ne pas sortir de chez elles » et de rester branchés sur RNL pour avoir des informations supplémentaires sur cette opération conjointe lancée par les FSI et la Minusca.
Contacté par RNL, Almery Matar alias « force » responsable d’un des groupes autodéfense reconnait avoir perdu « 2 éléments, 4 autres arrêtés ainsi que des blessés ». Il précise qu’à l’issue des combats qui ont débuté aux environs de 2 heures du matin, ce sont les « autodéfenses qui contrôlent à nouveau le secteur », les forces nationales et internationales ont quitté la zone.
Une situation qui a plongé tout le secteur dans la psychose. Certaines personnes soupçonnées d’être de connivence avec la Minusca et les autorités centrafricaines se plaignent déjà des menaces proférées à leur encontre par les groupes armés.
Selon Hervé Verhoosel, c’est à la « demande des habitants, commerçants et officiels du 3ème arrondissement de Bangui que cette opération de désarmement a été décidée ». Le but, « mettre fin aux agissements de certains membres des groupes criminels ou de groupes mafieux », a révélé M. Verhoosel.
« Il faut que ces groupes armés et criminels au KM5 soient désarmés. On ne fera plus de marche arrière, l’opération est en cours de planification avec beaucoup de professionnalisme et beaucoup de détermination », avait déclaré Général Balla Keïta, Commandant de la Force de la Minusca lors de la dernière conférence de presse hebdomadaire de l’institution.