Le Chef de l’Etat centrafricain Faustin Archange Touadera a dénoncé ce 11 avril dans une adresse à la nation, l’instrumentalisation par « certains politiciens », des dernières opérations de désarmement lancées par la Minusca et les Forces de sécurité intérieure (FSI) au PK 5. Lesquelles visaient selon la Minusca, à démanteler les bases des bandes criminelles dans ce quartier considéré comme le poumon économique de la Capitale.
« Nous travaillons de manière à ce que la paix revienne dans notre pays mais à chaque fois, certaines personnes, voulant faire de la politique instrumentalisent la situation en parlant de chrétiens-musulmans », s’est insurgé le Président Touadera, rejetant toute option religieuse des dernières violences dans le PK 5.
Il a par ailleurs fustigé sans les nommer ceux qui selon lui, récupèrent, « 25.000 Fcfa pour les déchargements et 5000 Fcfa de droit de gardiennage chaque semaine entre les mains des commerçants ». Des fonds qui, selon lui « ne leur servent pas à construire le pays mais à s’acheter des munitions et de la drogue ».
Le PK 5 agite l’intérieur du pays
Dans certaines villes des provinces comme Bambari, Birao, Kaga-Bandoro et Kabo, l’opération de désarmement du PK 5 donne lieu à des agitations des groupes armés. Selon des informations recueillies par RNL, des barricades sont érigées par les ex-Séléka à Bambari où les activités sont paralysées. Par peur de représailles, des habitants sont de retour dans les camps des déplacés.
Pareille situation est aussi constatée à Birao, où des tirs à l’arme lourde et légère ont été entendus dans la ville. A Bria, le pont Gbadou, reliant le PK 3 au centre- ville a été barricadé, les vols à destination de cette ville seraient suspendus et la communication également coupée depuis 48 heures.
Enfin, à Kaga-Bandoro, c’est la psychose généralisée. Les entrées et sorties de la ville sont barricadées par les ex-Séléka, les commerces sont fermés et les humanitaires menacés.
C’est dans cette ambiance que le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadera a demandé aux habitants de ses villes de ne pas « tomber dans la manipulation » et de faire confiance aux négociations entreprises par l’Union africaine dans le cadre de la résolution de la crise.
Appel à la cessation des violences
Dans la vague des réactions, l’Ambassade des Etats-Unis à Bangui « appelle à la cessation de la violence au PK5 pour permettre aux populations civiles qui sont victimes de ces violences d’avoir accès aux soins médicaux et humanitaires, et un retour aux négociations », peut-on lire dans un communiqué de presse .
Se disant « solidaires » de tous les citoyens centrafricains qui aspirent à « vivre en paix et en sécurité », les États-Unis affirment appuyer les « efforts déployés par le Gouvernement et la Minusca pour apporter la sécurité dans le 3ème Arrondissement en particulier le PK5 en désarmant les groupes armés en réponse directe aux demandes pressantes de la population du PK5 de restaurer l’ordre et l’autorité de l’Etat ».
Autre réaction, celle de l’Union Démocratique du Peuple pour le Progrès (UDPP). Dans un communiqué rendu public le 11 avril, Maïtard Djim-Arem, son président tout en exprimant son soutien à la Minusca et aux FSI s’étonne que Almery Matar alias « force » responsable d’un des groupes autodéfense « ne soit arrêté et continue de narguer les autorités par les déclarations sur les ondes internationales ». Le président de l’Union Démocratique du Peuple pour le progrès demande aux autorités centrafricaines d’user de leur pouvoir légal pour rétablir l’ordre et assurer la sécurité de la population.